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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XXII. LE DIEU DES CATHOLIQUES, QUOIQUE DÉFORMÉ PAR LES MANICHÉENS, VAUDRAIT MIEUX QUE LE LEUR. DÉMONSTRATION D'APRÈS LA DOCTRINE MÉME DES SECTAIRES.
Mais supposez un homme tout à fait charnel et tellement insensé qu'il adore Dieu, non pastel que nous l'adorons, seul et vrai Dieu, mais tel que vous prétendez que nous l'adorons, déformé par vos calomnies et vos faux jugements : n'adorerait-il pas encore un Dieu préférable au vôtre ? Faites attention, je vous prie, et ouvrez des yeux quelconques : car il ne faut pas un génie bien perçant pour comprendre ce que je vais dire; je fais appel à tous, aux savants et aux ignorants : écoutez, faites attention, jugez. Combien il vaudrait mieux que votre dieu eût habité éternellement les ténèbres, plutôt que de plonger dans les ténèbres la lumière, sa soeur, éternelle comme lui ? Combien il serait préférable qu'il eût admiré et loué la lumière, toute nouvelle pour lui, et apparaissant pour dissiper ses ténèbres, plutôt que de ne pouvoir éviter l'invasion des anciennes ténèbres autrement qu'en changeant en ténèbres sa propre lumière! Malheureux, s'il a fait cela parce qu'il était troublé; cruel, s'il l'a fait quoiqu'il n'eût rien à craindre. Il lui serait certainement meilleur de voir la lumière qu'il aurait faite et de l'admirer comme bonne, que de la rendre mauvaise après l'avoir engendrée, et de la voir repousser de lui les ténèbres ennemies, de manière à devenir son ennemie elle-même. Car on fera un crime aux restes qui doivent être condamnés sur le globe, de s'être laissé entraîner loin de leur première nature lumineuse et d'être devenus ennemis de la saine lumière: vivant de toute éternité dans les éternelles ténèbres de l'ignorance, s'ils ne prévoyaient pas ce qui devait leur arriver; ou dans les ténèbres éternelles de la crainte, s'ils le prévoyaient. Voilà donc qu'une partie de la substance de votre dieu a été éternellement enveloppée dans ses propres ténèbres; et plus tard, au lieu d'admirer la lumière nouvelle, elle a subi des ténèbres étrangères qu'elle avait toujours redoutées. Or, si le dieu dont elle faisait partie, craignait pour elle un si grand mal à venir, il était donc aussi envahi par les ténèbres de la crainte; s'il ne le prévoyait pas, il était aveuglé par les ténèbres de l'ignorance; s'il le prévoyait, et ne le craignait pas, il était dans les ténèbres de la cruauté, pires que celles de l'ignorance ou de la crainte ; car votre Dieu n'éprouvait pas dans sa chair ce que l'Apôtre y loue : « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui[^1] », puisque vous prétendez dans votre extrême folie que la chair a été créée par Hylé, et non par Dieu. Cependant, nous ne l'accusons pas : il prévoyait, il craignait, il souffrait, mais il n'y pouvait rien. Il a donc vécu de toute éternité dans les ténèbres de sa misère; et plus tard il n'a point admiré une lumière nouvelle qui vînt dissiper ses ténèbres; mais, au grand détriment de sa propre lumière, il a été envahi par d'autres ténèbres qu'il avait toujours redoutées. Combien il lui serait préférable, je ne dirai pas de commander comme Dieu, mais de recevoir un commandement comme l'homme, sauf à se trouver bien de l'observer, à se trouver mal de l'enfreindre, mais dans les deux cas agissant avec une pleine liberté de volonté au lieu d'être poussé contré sa volonté, par une nécessité invincible, à obscurcir sa propre lumière ! Il vaudrait encore beaucoup mieux pour lui donner un commandement à la nature humaine, tout en prévoyant qu'elle le violera, que de, forcer irrésistiblement sa nature divine à pécher. Ouvrez les yeux, et dites-nous comment celui qui est sous l'empire de la nécessité pourra vaincre les ténèbres. La nécessité était son plus grand ennemi et il la portait dans son sein ; c'est elle qui l'a vaincu et forcé à combattre avec un ennemi moindre. Combien il vaudrait mieux pour lui ne pas savoir où Adam agirait fui devant sa face, que de n'avoir lui-même aucune retraité où échapper, d'abord à la dure et cruelle nécessité, et ensuite à une race indifférente et ennemie ! Combien il lui serait meilleur de refuser par,envie le bonheur à la nature humaine, que de livrer la nature divine au malheur; d'être avide du sang et de la graisse des victimes, que d'être lui-même tant de fois sacrifié aux idoles, mêlé à la graisse et au sang de toutes les victimes; d'être troublé par la jalousie en voyant sacrifier à d'autres dieux, que d'être lui-même offert à tous les démons, sur tous les autels, enchaîné non-seulement dans les fruits, mais même dans toute chair d'animal ! Combien il vaudrait mieux pour lui éprouver l'agitation, le trouble d'une colère, même humaine, contre les péchés des siens ou des étrangers, que d'être troublé, non-seulement dans tous ceux qui se fâchent, mais dans tous ceux qui craignent, d'être souillé dans tous ceux qui pèchent, d'être puni dans tous ceux qui sont condamnés; enchaîné partout parla partie de lui-même qu'il a livrée, quoique innocente, à un tel déshonneur, dans le but de vaincre par elle ce qu'il redoutait; assujetti en personne à une si déplorable nécessité, afin que la partie condamnée pût lui pardonner, quand il sera humble comme il est malheureux ! Mais maintenant, est-il supportable de vous entendre blâmer Dieu, parce qu'il s'irrite contre les péchés des siens ou des étrangers, quand le dieu que vous imaginez condamne lui-même, sur ce globe, ceux de ses membres qu'il a forcés malgré lui à se précipiter dans l'abîme du péché? Vous dites, il est vrai, qu'il fait cela sans colère. Mais je m'étonne qu'il puisse être fier d'exercer une sorte de vengeance envers des êtres à qui il devait demander grâce et dire : — Je vous en prie, pardonnez-moi : vous êtes mes membres ; comment aurais-je pu vous traiter ainsi, si je n'y avais été forcé? Vous savez vous-mêmes que quand je vous ai envoyés là, un ennemi terrible nous avait attaqués, et si je vous y enchaîne maintenant, c'est que je crains une nouvelle irruption de sa part. — Vous en conviendrez : il vaudrait beaucoup mieux donner la mort temporelle à des milliers d'hommes pour une faute nulle ou légère, que de précipiter dans le gouffre du péché et de condamner à un supplice perpétuel ses propres membres, c'est-à-dire les membres de Dieu, la substance de Dieu, par conséquent Dieu lui-même. Ces membres avaient-ils la liberté de pécher ou de ne pas pécher? On ne voit pas trop comment on pourrait le dire de la substance de Dieu, de la vraie substance divine qui est absolument immuable. Car Dieu ne peut absolument pas pécher, pas plus qu'il ne peut se nier lui-même[^2]; mais l'homme peut pécher et nier Dieu, et pourtant il ne le fait pas, s'il ne le veut pas. Si donc, comme je l'ai dit, ces membres de votre dieu avaient, comme l'âme humaine et raisonnable, la faculté de pécher ou de ne pas pécher, peut-être, coupables de fautes graves, auraient-ils été justement condamnés à souffrir sur ce globe. Or, vous ne pouvez pas dire que ces faibles parties de votre dieu n'aient eu une volonté libre que le dieu n'avait pas dans son entier, puisque s'il ne les eût livrées au péché, envahi lui-même tout entier par le peuple des ténèbres, il eût été forcé de pécher. Que si elles ne pouvaient pas être contraintes, ils péché en les envoyant là où elles pouvaient l'être; par conséquent, en faisant cela par un acte de libre autorité, il a mérité cette sorte de supplice du sac réservé aux parricides, plutôt que les parties elles-mêmes qui sont allées, par obéissance, là où elles ont perdu la liberté de bien vivre. Mais si, envahi et possédé par l'ennemi, il pouvait être forcé à pécher, à moins de pourvoir à son salut en condamnant une partie de lui-même, d'abord au crime, ensuite au supplice; si, par conséquent, ni votre dieu, ni ses parties n'avaient le libre arbitre, alors qu'il ne s'imagine pas être juge, mais qu'il se reconnaisse coupable, non précisément pour avoir subi ce qu'il ne voulait pas, mais pour avoir feint les apparences de la justice, en condamnant ceux qu'il savait avoir subi, plutôt que commis, le mal : feint qui n'a pas d'autre but que de dissimuler! sa défaite : comme s'il y avait profit pour un malheureux à être appelé heureux ou fortuné. Assurément, il eût encore mieux valu pour votre dieu mettre de côté toute justice et n'épargner ni justes ni pécheurs (dernier reproche que Fauste, dans son in. intelligence, adresse à notre Dieu), que de sévir ainsi contre ses propres membres, qu'il ne se contente pas de livrer à l'ennemi pour être empoisonnés sans remède, mais qu'il accuse encore faussement d'iniquité ; car il prétend qu'ils ont bien mérité cet horrible et éternel supplice pour s'être laissé entraîner loin de leur première nature lumineuse et être devenus ennemis de la sainte lumière. Et pourquoi cela, sinon, comme il le dit lui-même, parce qu'ils étaient si bien incorporés à la première avidité des princes des ténèbres, qu'ils n'ont pas pu se rappeler leur origine ni se distinguer de la nature ennemie? Donc ces âmes n'ont point fait de mal, ruais ont été condamnées innocemment à un si grand supplice. Et par qui, sinon par celui qui leur a donné primitivement l'ordre de se séparer de lui pour aller subir une si terrible peine? Leur père a donc été pour elles pire que leur ennemi. En effet, c'est leur père qui les a livrées au malheur, tandis que leur ennemi, en les convoitant, ne faisait que convoiter un bien, et désirait jouir d'elles et non leur faire du mal. L'un leur a nui sciemment, et l'autre sans le savoir. Mais ce pauvre dieu, faible et sans ressources, n'avait pas d'autre moyen de se protéger contre un ennemi, d'abord violent à l'attaque et ensuite enfermé. Mais qu'au moins il n'accuse pas ces âmes dont l'obéissance a fait son salut, dont la mort fait sa sécurité. S'il a été forcé de combattre, l'est-il aussi de calomnier? Quand elles se laissaient entraîner loin de leur première nature lumineuse et devenaient ennemies de la sainte lumière, elles y étaient évidemment forcées par l'ennemi ; si elles n'ont pu résister à cet ennemi, elles sont condamnées innocemment; si elles l'ont pu et ne l'ont pas voulu, que deviennent toutes vos fables sur la nature du mal, puisque le péché provient de la volonté propre ? Car, évidemment, c'est de plein gré et non par l'effet d'une violence extérieure, qu'elles ont péché, puisque, pouvant résister au mal, elles ne l'ont pas voulu. En résistant, elles auraient bien fait; en ne résistant pas, elles ont commis un crime énorme, monstrueux ; si elles l'ont pu et ne l'ont pas fait, c'est évidemment qu'elles ne l'ont pas voulu. Donc, si elles ne l'ont pas voulu, il faut s'en prendre à leur volonté et non à la nécessité. Donc, la volonté est le principe du péché; or, le principe du péché est le principe du mal, c'est-à-dire la transgression du commandement juste et de la punition infligée par un juste jugement. Par conséquent, rien ne vous oblige, dans la question de l'origine du mal, de vous précipiter dans cette pernicieuse erreur d'appeler nature du mal une nature qui possède abondamment tant de biens, et d'introduire l'horrible mal de la nécessité dans la nature du souverain bien avant l'immixtion de la nature du mal. Et le principe de cette erreur, c'est votre orgueil, que vous n'auriez pas, si vous ne le vouliez pas; mais pour vouloir la soutenir d'une façon quelconque, parce que vous vous y êtes précipités, vous enlevez au libre arbitre l'origine du mal, et vous la rattachez à une fable vaine et fausse. Par là même, il vous est force de dire que ces âmes condamnées à être éternellement enchaînées à ce globe affreux, sont devenues ennemies de la saine lumière, non volontairement, mais par nécessité; de reconnaître pour votre juge un dieu près duquel vous ne pouvez rien pour les victimes dont vous défendez la cause, en démontrant que leur crime a été involontaire; de reconnaître enfin pour votre roi, ce même dieu dont vous ne pouvez obtenir pardon pour vos frères, ses fils et ses membres, bien que vous prouviez qu'ils sont devenus vos ennemis et les siens, non par leur volonté, mais par nécessité. O cruauté qui dépasse toutes les bornes ! à moins que vous ne cherchiez à le défendre lui-même et à l'excuser en disant qu'il a agi aussi par nécessité. Si donc vous pouviez trouver un autre juge, qui, soustrait à l'empire de la nécessité, observât les lois de l'équité, il ne se contenterait pas de clouer votre dieu à la surface du globe, mais il l'enfermerait dedans avec son redoutable ennemi. Pourquoi, en effet, ne serait-il pas juste que celui qui pousse le premier à pécher par nécessité, soit le premier à être condamné? Combien donc vous auriez encore de profit à choisir, par préférence à ce pire des dieux, l'autre dieu, non tel que nous l'adorons, mais tel que vous croyez ou feignez de croire que nous l'adorons; lequel, sans aucune règle d'équité, sans distinction de condamnation et de punition, n'épargnerait pas ses serviteurs, soit justes, soit pécheurs, mais du moins épargnerait ses membres, innocents si la nécessité n'est pas un crime, coupables pour lui avoir obéi, si la nécessité est un crime; et coupables de manière à être condamnés pour l'éternité par celui avec qui ils devaient être absous, si la victoire lui eût permis de respirer en liberté, ou être condamnés si, après la victoire, la nécessité laissait du moins subsister un reste d'équité. Mais vous forgez un dieu qui n'est point le Dieu vrai et souverain que nous adorons, mais je ne sais quel faux dieu que vous prétendez, de bonne ou de mauvaise foi, que nous adorons : car ni l'un ni l'autre n'existent, ce sont des inventions de votre part : néanmoins, celui que vous forgez et que vous nous accusez d'adorer, vaut encore mieux que celui que vous adorez vous-mêmes.
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I Cor. XII, 26.
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II Tim. II, 13.
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Gegen Faustus
22.
Doch stellt euch nun einen Menschen vor, der, durch und durch fleischlich denkend, derart von Sinnen ist, dass er einen Gott verehrt, wie wir ihn angeblich verehren, – also nicht den Gott, den wir wirklich verehren, d.h. den einen und wahren Gott, sondern den Gott, den wir eurer Meinung nach verehren, d.h. eine Fiktion eurer böswilligen Deutungen und Mutmassungen! Verehrt nicht sogar er einen besseren Gott als ihr? Ich bitte euch also, hört genau hin und öffnet eure Augen, so gut ihr es vermögt! Es braucht nämlich keine überragende Intelligenz, um zu verstehen, was ich erklären will. Alle Kundigen und Unkundigen rufe ich auf: Hört, merkt auf, urteilt! Wie viel besser wäre es doch für euren Gott gewesen, wenn er von Ewigkeit her im Dunkel gelebt hätte (513,19), statt das Licht, das wie er seit Ewigkeit da war, und die gleiche Natur wie er besass, in die Finsternis zu versenken! Wie viel besser wäre es doch für ihn gewesen, wenn er das neue Licht, das aus ihm hervorging, um die Finsternis zu verjagen, voller Staunen gelobt hätte, statt der alten Finsternis, die auf ihn zustürzte, nur noch dadurch entgehen zu können, dass er sein Licht in Finsternis verwandelte! Wahrhaft unglückselig war er, wenn er das in der Verzweiflung, grausam, wenn er es ohne Not tat!
Denn es ist gewiss besser, zu sehen, dass das Licht, das man geschaffen hat, gut ist (cf. Gen. 1,3 f.), als das Licht, das man gezeugt hat, nachher ins Böse zu verwandeln; dieses Licht wehrte ja die feindliche Finsternis dadurch von ihm ab, dass es ihm selber zum Feind wurde. Genau dies nämlich wird jenem letzten Rest des Lichts, der zum ewigen Verbleib im Klumpen verurteilt ist, als Schuld angerechnet werden, dass er es auf sich nahm, seine frühere Lichtnatur aufzugeben und zum Feind des heiligen Lichts zu werden, etwas was ihn, – falls er es seit Urbeginn bis zum Eintreten des Ereignisses nicht vorauswusste, die Finsternis ewiger Unwissenheit, falls er es dagegen vorauswusste, die Finsternis ewiger Angst erfahren liess. Da haben wir es nun: in Tat und Wahrheit war es ein Teil eures eigenen Gottes, und zwar ein Teil seiner Substanz, der seit Urbeginn in seiner eigenen Finsternis weilte, und der nachher das neue Licht nicht bestaunte, sondern auf eine andere, ihm fremde Finsternis losstürmte, vor der er immer in Angst war. Im weitern war euer Gott selber, dem jenes Licht als Teil zugehörte, falls er die Angst hatte, dass eben diesem Teil ein solches Unheil zustossen würde, seinerseits in der Finsternis der Angst gefangen, falls er aber nicht wusste, dass dies eintreten werde, blind in der Finsternis der Unwissenheit; falls er gar von dem Verhängnis wusste, das einem Teil seiner selbst drohte, und trotzdem nicht in Angst war, dann ist die Finsternis solcher Grausamkeit schlimmer als die Finsternis der Unwissenheit oder der Angst. Dann liess nämlich euer Gott jene Eigenschaft vermissen, die der Apostel sogar im Fleisch – das ja, wie ihr in eurer Verblendung glaubt, nicht einmal von Gott, sondern von der Hyle geschaffen wurde – mit folgenden Worten preist (I Kor. 12,26): Wenn ein Glied leidet, dann leiden alle Glieder mit. Doch wir sind ja nicht Ankläger: Er wusste es voraus, er war in Angst, es schmerzte ihn, doch er war hilflos dagegen. Somit verweilte er seit Urbeginn in dieser Finsternis seines Elends, und statt später das neue Licht zu bestaunen, das die Finsternis von ihm verjagen würde, machte er zum grossen Leid seines eigenen Lichts die bittere Erfahrung mit einer andern Finsternis, vor der er seit je in Angst war. Wie viel besser wäre es doch für ihn gewesen, wenn er ein Gebot, ich will nicht einmal sagen, wie Gott erlassen, sondern wenigstens wie der Mensch empfangen hätte, das er zu seinem eigenen Nutzen hätte beobachten, zu seinem Schaden missachten können (593,20), wobei für beide Entscheide sein freier Wille massgebend gewesen wäre, statt sich gegen seinen Willen durch ein unausweichliches Schicksal zwingen zu lassen, sein eigenes Licht ins Dunkel zu stürzen! Und selbstverständlich wäre es erst recht besser gewesen, für die menschliche Natur ein Gebot zu erlassen, ohne zu wissen, ob diese dagegen verstossen wird, statt seine eigene göttliche Natur auf Druck des Schicksals zur Sünde zu zwingen. Wacht endlich auf und sagt uns, wie einer die Finsternis besiegen kann, der selber vom Schicksal besiegt wird! Denn das Schicksal war ja für euren Gott zum vornherein der gewichtigere Feind, und erst nachdem er diesem unterlegen war, und von ihm den Befehl erhalten hatte, kämpfte er gegen den geringeren Feind. Wie viel besser wäre es doch für ihn gewesen, nicht zu wissen, wohin Adam geflohen war (593,22), um sich vor ihm zu verstecken, statt selber keinen Fluchtort zu kennen, wo er sich zuerst vor dem harten und grausamen Schicksal, nachher vor dem gegensätzlichen und feindlich gesinnten Volk verstecken konnte! Wie viel besser wäre es doch für ihn gewesen, er hätte der menschlichen Natur das glückselige Leben missgönnt (593,24), statt die göttliche Natur ins Elend zu stürzen, er hätte nach Opferblut und Opferschmalz gegiert (593,25), statt selber, dem Schmalz und Blut sämtlicher Opfertiere beigemischt, immer und immer wieder den Götzen hingeschlachtet zu werden, er wäre vor Eifersucht ausser sich geraten, wenn jene Opfer auch andern Göttern dargebracht wurden (593,26), statt selber nicht nur in allen pflanzlichen, sondern auch in allen tierischen Organismen festgekettet, auf allen Altären allen Dämonen dargebracht zu werden! Wie viel besser wäre es doch für ihn gewesen, er hätte, ganz menschlich, vor Wut und Erregung seinem Zorn über die Sünder bei Freund und Feind freien Lauf gelassen (593,27), statt in allen Erzürnten, aber auch in allen Verängstigten selber die Fassung zu verlieren, in allen Sündern selber unrein zu werden, in allen Verurteilten selber bestraft zu werden, allüberall festgekettet durch jenen Teil seiner selbst, den er unschuldig zu dieser Schmach verurteilt hatte, um mit seiner Hilfe den Sieg zu erringen über das, was ihm Angst einflösste, und dabei selber dem Schicksal unterworfen, das ihn so unerbittlich verurteilte, dass ihm sogar jener Teil seiner selbst, der von ihm verurteilt worden war, verzeihen könnte, wenn er in seinem Elend wenigstens zerknirscht wäre! Jetzt aber ist es völlig unerträglich, wenn unser Gott von euch getadelt wird, dass er über die Sünden von Freund und Feind in Zorn gerät, während der Gott, der eurer Phantasie entspringt, seine eigenen Glieder, die er, zwar selber unter Zwang, dazu zwang, sich in den Schlund der Sünde zu stürzen, später zur Kerkerhaft in jenem Klumpen verurteilt. Aber wenn er dies tut, wendet ihr ein, tut er es wenigstens nicht im Zorn. Es verwundert mich aber doch, dass er so dreist sein könnte, ausgerechnet jenen Gliedern gleichsam eine Strafe aufzuerlegen, die er eigentlich mit demütigen Worten um Verzeihung bitten müsste: Ich flehe euch an, verzeiht mir, ihr seid meine Glieder; wie hätte ich euch so etwas antun können, wenn ich nicht unter dem Zwang des Schicksals gestanden wäre? Ihr wisst es ja selber, dass damals, als ich euch auf diese Mission schickte, ein furchterregender Feind auf uns losgestürmt war; dass ich euch aber jetzt hier ankette, geschieht deshalb, weil ich befürchte, dass er zum zweiten Mal ausbricht. Gewiss gebt ihr mir in einem weiteren Punkt Recht, dass es weit weniger schlimm ist, Tausende von Menschen völlig schuldlos oder wegen geringer Schuld mit dem zeitlichen Tod zu bestrafen (594,1) als seine eigenen Glieder, d.h. die Glieder Gottes, die Substanz Gottes, im Klartext Gott selber zuerst in den Abgrund der Sünde zu stürzen und dann zu ewiger Kerkerhaft zu verurteilen. Wenn nämlich jene Glieder die Entscheidungsfreiheit, zu sündigen oder nicht zu sündigen, besässen – allerdings ist es unerfindlich, wie man diese Möglichkeit bei der Substanz Gottes, natürlich bei der wahren und deshalb ganz und gar unwandelbaren Substanz Gottes, überhaupt erwägen kann; denn Gott kann ganz und gar nicht sündigen, wie er sich selbst auch nicht verleugnen kann (cf. II Tim. 2,13); der Mensch dagegen kann sündigen und Gott verleugnen, wenn er es aber nicht will, tut er es nicht –, wenn also, wie ich bereits sagte (614,16) jene Glieder eures Gottes genau wie die vernunftbegabte Seele des Menschen, mit freiem Willen entscheiden könnten, ob sie sündigen oder nicht sündigen wollen, dann würden sie vielleicht zu Recht für ihre schweren Vergehen zu jener qualvollen Strafe im Klumpen verurteilt. Nun könnt ihr aber nicht behaupten, dass jene Partikeln die Willensfreiheit besassen, die euer Gott selber als Ganzer nicht besass, da er ja, wenn er sie nicht in die Sünde geschickt hätte, als Ganzer vom Volk der Finsternis überwältigt und zur Sünde gezwungen worden wäre. Gesetzt nämlich den Fall, dass er dazu nicht hätte gezwungen werden können, dann hat er sich versündigt, indem er jene Partikeln dorthin schickte, wo sie zur Sünde gezwungen werden konnten, und er selber, der den Befehl aus freien Stücken gegeben hat, verdiente jene Strafe, gewissermassen den Mördersack, eher als jene Partikeln, die aus Gehorsam dorthin gingen, wo ihnen der freie Entscheid zum guten Leben genommen wurde. Gesetzt dagegen den Fall, dass auch er nach dem Überfall und der Eroberung hätte zur Sünde gezwungen werden können, wenn er nicht für seine eigene Rettung gesorgt hätte, zuerst durch jenes niederträchtige Vorgehen gegen einen Teil seiner selbst, später durch dessen Verurteilung, dann gab es weder in eurem Gott noch in seinen Teilen den freien Willen, und er sollte sich nicht zum Richter erheben, sondern vielmehr seine Schuld anerkennen, die aber nicht darin besteht, dass er etwas erlitt, was er gar nicht wollte, sondern dass er vortäuscht, gerecht zu handeln, wenn er jene verurteilt, die, wie er genau weiss, keineswegs Böses getan, es vielmehr erlitten haben, was er nur deswegen vortäuscht, um seine Niederlage zu vertuschen, als ob es jemandem, der im Elend ist, irgendeinen Nutzen bringen würde, wenn man ihn glücklich und glückselig nennt! Und schliesslich wäre auch das besser gewesen, wenn euer Gott ohne jegliche Rücksicht auf Recht und Gerechtigkeit (611,6) weder die Gerechten noch die Sünder unter den Menschen* (cf. Lk. 5,8) verschont hätte* – was Faustus in seinem Katalog von Vorwürfen an unsern Gott, ohne den Sinn der Worte zu begreifen, als letzten Punkt aufführte (594,3) – statt gegen seine eigenen Glieder so grausam zu wüten, dass es harmlos dagegen erschiene, wenn er sie nur dem unaustilgbaren Gift seiner Feinde ausgeliefert hätte, und ihnen nicht dazu noch den unbegründeten Vorwurf der Treulosigkeit machen würde. Wie er sagt, ist ihnen nämlich jene grausame und nie endende Strafe zu Recht auferlegt worden, weil sie es geschehen liessen, dass sie ihre frühere Lichtnatur aus dem Auge verloren und so zu Gegnern des heiligen Lichts wurden (612,8). Dazu kam es aber doch nur, weil sie – wie Faustus selber es darstellt – von den Fürsten der Finsternis in ihrem anfänglichen Heisshunger so gierig einverleibt wurden, dass sie nicht mehr imstande waren, sich ihrer Herkunft zu erinnern und sich von der feindlichen Natur loszutrennen. Somit taten jene Seelen selber überhaupt nichts Böses, sie mussten vielmehr das Böse als unschuldige Opfer im Übermass an sich selber erfahren. Und wer war der Täter, wenn nicht jener, der ihnen zu Anfang den Befehl gegeben hatte, ihn zu verlassen und gegen dieses übermächtige Böse loszustürmen? Sie erlebten also ihren Vater schlimmer als ihren Feind. Denn der Vater schickte sie gegen das übermächtige Böse in den Kampf, der Feind dagegen begehrte sie als ein Gut, das er geniessen, nicht schädigen wollte; der Vater fügte ihnen wissentlich Schaden zu, der Feind unwissentlich. Aber euer schwächlicher und hilfloser Gott wusste sich ja nicht anders zu helfen, zuerst gegenüber dem heimtückisch angreifenden, nachher gegenüber dem eingekerkerten Feind. So sollte er nun wenigstens nicht jene beschuldigen, dank deren Gehorsam er in Sicherheit, dank deren Tod er frei von Sorgen ist. Wenn er schon zum Kampf gezwungen wurde, so zwingt ihn doch niemand zur üblen Nachrede! Wenn es nämlich jene Seelen zuliessen, dass sie ihre frühere Lichtnatur aus dem Auge verloren, und so zu Gegnern des heiligen Lichts wurden (612,8; 15,20), geschah dies jedenfalls auf Druck ihres Feindes. Falls ihnen dabei die Kraft zum Widerstand fehlte, werden sie unschuldig verurteilt, falls dagegen die Kraft da war, aber der Wille fehlte, muss man sich fragen, warum ihr immer noch so fantasiereich jene Natur des Bösen ins Spiel bringt, da doch der Ursprung der Sünde im eigenen Willen liegt. Denn das geschah ja nun zweifellos aus eigener Schuld, nicht durch fremde Gewalt, wenn sie nicht willens waren, dem Bösen Widerstand zu leisten, obwohl sie es vermocht hätten. Hätten sie nämlich diesen Widerstand geleistet, hätten sie gut gehandelt, wenn sie es dagegen nicht taten, haben sie schwer, ja schrecklich gesündigt. Eines steht fest: wenn sie Widerstand leisten konnten und es nicht taten, dann haben sie es nicht gewollt. Wenn sie es aber nicht gewollt haben, dann liegt die Schuld beim Willen, nicht beim Schicksal. Der Wille ist also der Ursprung der Sünde. Von wo aber die Sünde kommt, von da kommt das Böse, sowohl jenes, das wir in Missachtung des gerechten Gebots tun, wie auch jenes, das wir aufgrund des gerechten Gerichts erleiden. Ihr habt also keinen Grund, auf eurer Suche nach dem Ursprung des Bösen euch auf eure Irrlehre zu stürzen, die das eigentlich grosse Übel ist, indem ihr die Natur, die so überreich an Gutem ist, als die Natur des Bösen bezeichnet, und dem vollendet Guten noch vor seiner Vermischung mit der Natur des Bösen das schaudererregende Übel des schicksalhaften Zwanges zusprecht. Denn auch dieser Irrglauben ist in eurem Stolz begründet, den ihr aber ablegen könnt, wenn ihr es nur wollt. Solange ihr aber jene Irrlehre, in die ihr euch verrannt habt, mit allen Mitteln verteidigen wollt, löst ihr den Ursprung der Sünde vom freien Willensentscheid und setzt dafür in eurem törichten und verlogenen Mythos die Natur des Bösen ein. Und so bleibt euch nichts übrig als festzustellen, dass auch jene Seelen, die zur ewigen Gefangenschaft im schaudererregenden Klumpen verurteilt sind, nicht willentlich, sondern durch den Zwang des Schicksals zu Gegnern des heiligen Lichts geworden sind, und euren Gott als einen Richter darzustellen, bei dem ihr nichts für sie erreichen könnt, wenn ihr ihre Sache mit dem Hinweis auf diesen Schicksalszwang verteidigt, und als einen König, bei dem ihr für eure Brüder, die seine eigenen Söhne und Glieder sind, keine Nachsicht erlangen könnt, auch wenn ihr nachweist, dass ihre Gegnerschaft zu euch und zu ihm selbst nicht freiwillig sondern durch den Zwang des Schicksals zustande kam. Welch unsägliche Grausamkeit! Aber vielleicht wollt ihr ja euren eigenen Gott verteidigen, und auch ihn damit entschuldigen, dass er unter dem Zwang des Schicksals handle. Wenn ihr also einen Oberrichter finden könntet, der selber frei wäre von dieser Fessel des Schicksals, und der für ein gerechtes Verfahren verantwortlich wäre, dann würde er diesen Gott gewiss nicht an der Oberfläche jenes Klumpens festheften, sondern ihn samt dem schrecklichen Feind in seinem Innern einschliessen. Warum nämlich sollte nicht gerechterweise jener die Qual der Verurteilung an erster Stelle zu spüren bekommen, der auch bei der Durchführung jener vom Schicksal erzwungenen Übeltat an erster Stelle stand? Wie viel besser tätet ihr also daran, wenn ihr nach dem Grundsatz des geringeren Übels einen Gott wählen würdet, wie wir ihn – zwar nicht wirklich, wohl aber laut eurer vorgetäuschten oder ehrlichen Meinung – verehren, der ohne jegliche Rücksicht auf Recht und Gerechtigkeit (615,15), ohne jegliche Unterscheidung bei der Härte des Strafmasses, keinen seiner Diener verschone, weder den Gerechten noch den Sünder, statt eines Gottes, der nicht einmal seine eigenen Glieder verschonte, – ob sie nun unschuldig waren, falls Schicksal und Schuld unvereinbar sind, oder sich durch ihren Gehorsam schuldig machten, falls auch Schicksal Schuld bedeuten kann –, sodass sie von eben dem Gott zur ewigen Verdammnis verurteilt wurden, mit dem zusammen sie doch gerechterweise entweder von der Strafe erlöst werden, falls nach dem Sieg die Freiheit wiederauflebte, oder aber weiterhin die gemeinsame Strafe verbüssen müssten, falls auch nach dem Sieg der Schicksalszwang – allerdings durch das Prinzip der Rechtsgleichheit eingeschränkt – weiter regierte. Jetzt aber formt ihr da einen Gott – es ist dies nicht der wahre und höchste Gott, den wir in Wirklichkeit verehren, sondern irgend ein Gebilde, das ihr euch als Hirngespinst ausdenkt –, den wir, wie ihr entweder glaubt oder uns böswillig unterstellt, verehren, der aber immer noch weit besser ist als euer eigener Gott; denn beide existieren nicht, beide sind von euch selber ausgedacht, und doch ist jenes Machwerk, das ihr uns als unseren Gott vorwerft, besser als jenes, das ihr als euren Gott verehrt.