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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE PREMIER. ARGUMENTS DE FAUSTE POUR PROUVER QUE JÉSUS A PU MOURIR SANS ÉTRE NÉ. PREUVE TIRÉE DE L'ENLÈVEMENT D’ÉLIE.

Fauste. Si Jésus n'est pas né, comment est-il mort ? — Evidemment ce n'est là qu'une conjecture. Or, on ne recourt aux conjectures qu'à défaut de preuves. Cependant nous répondrons encore à cela, et nous ne produirons que des exemples pris chez vous, dans les objets de votre croyance. Si ces exemples sont vrais, ils seront en notre faveur; s'ils sont faux, ils tourneront contre vous. Tu dis donc: Comment Jésus est-il mort, s'il n'était pas homme ? Et moi je te demande: Comment Elie, qui était homme, a-t-il pu ne pas mourir ? Quoi 1 un mortel aura pu, contre les lois de sa nature, usurper le droit à l'immortalité, et le Christ immortel n'aura pu, au besoin, empiéter quelque peu sur la mort ? Si Elie, malgré la nature, vit éternellement, pourquoi refuses-tu à Jésus le pouvoir de mourir, malgré la nature, seulement pour trois jours surtout quand vous n'accordez pas seulement l'immortalité à Elie, mais encore à Moïse et à Enoch, qui auraient été enlevés au ciel avec leurs corps ? Donc si de ce que Jésus est mort, on a droit de conclure qu'il était homme, on pourra également, de ce qu'Elie n'est pas mort, conclure qu'il n'était pas homme. Or, il est faux qu'Elie n'ait pas été homme, bien qu'on le croie immortel; il est donc aussi faux que Jésus ait été homme, quoiqu'on pense qu'il soit mort. Et si tu veux me croire, à moi qui dis la vérité : les Hébreux se trompent sur l'un et sur l'autre point, sur la mort de Jésus et sur l'immortalité d'Elie; car le premier n'est pas mort, et le second est mort; mais vous croyez ce qu'il vous plaît de croire, et vous mettez le reste sur le compte de la nature. Or, si on s'enquiert des lois de la nature, elle exige que ce qui est immortel ne meure pas et que ce qui est mortel meure.

Que si nous comparons, dans Dieu et dans l'homme, le pouvoir de faire sa volonté, il me semble que Jésus a plutôt pu mourir, qu'Elie ne pas mourir: car Jésus était plus puissant qu'Elie. Et si, contre toutes les lois de la nature, tu élèves le plus faible jusqu'au ciel, et le consacre à l'immortalité, sans égard pour sa nature et pour sa condition: pourquoi n'accorderais-je pas, moi, que Jésus a pu mourir s'il l'a voulu, quand même je serais obligé de voir, là, une mort réelle, et non fictive ? En effet, comme il avait dès le commencement la ressemblance de l'homme et simulé toutes les affections propres à la condition humaine, il n'était pas hors de propos qu'il achevât son rôle, en subissant une mort apparente.

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Reply to Faustus the Manichaean

1.

Faustus said: You ask, If Jesus was not born, how did He die? Well this is a probability, such as one makes use of in want of proofs. We will, however, answer the question by examples taken from what you generally believe. If they are true, they will prove our case; if they are false, they will help you no more than they will us. You say then, How could Jesus die, if He were not man? In return, I ask you, How did Elias not die, though he was a man? Could a mortal encroach upon the limits of immortality, and could not Christ add to His immortality whatever experience of death was required? If Elias, contrary to nature, lives for ever, why not allow that Jesus, with no greater contrariety to nature, could remain in death for three days? Besides that, it is not only Elias, but Moses and Enoch you believe to be immortal, and to have been taken up with their bodies to heaven. Accordingly, if it is a good argument that Jesus was a man because He died, it is an equally good argument that Elias was not a man because he did not die. But as it is false that Elias was not a man, notwithstanding his supposed immortality, so it is false that Jesus was a man, though He is considered to have died. The truth is, if you will believe it, that the Hebrews were in a mistake regarding both the death of Jesus and the immortality of Elias. For it is equally untrue that Jesus died and that Elias did not die. But you believe whatever you please; and for the rest, you appeal to nature. And, allowing this appeal, nature is against both the death of the immortal and the immortality of the mortal. And if we refer to the power of effecting their purpose as possessed by God and by man, it seems more possible for Jesus to die than for Elias not to die; for the power of Jesus is greater than that of Elias. But if you exalt the weaker to heaven, though nature is against it, and, forgetting his condition as a mortal, endow him with eternal felicity, why should I not admit that Jesus could die if He pleased, even though I were to grant His death to have been real, and not a mere semblance? For, as from the outset of His taking the likeness of man He underwent in appearance all the experiences of humanity, it was quite consistent that He should complete the system by appearing to die.

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Reply to Faustus the Manichaean

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