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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE PREMIER. LE CHRIST A PU ÊTRE DIEU ET NAÎTRE, IL A DONC PU MOURIR SANS ÊTRE NÉ.

Fauste. Mais il ne pouvait pas mourir, à moins d'être né. — Et moi je réponds : Il ne pouvait pas naître, à moins de ne pas être Dieu. Que s'il a pu être Dieu et naître, pourquoi n'a-t-il pas pu ne pas naître et mourir? Tu vois donc que, quand il s'agit de Jésus, il n'y a pas de profit à être logique ou à s'appuyer sur des arguments. Il faut plutôt s'en référer à ce qu'il a dit de lui-même et à ce qu'en ont dit ses Apôtres. Par conséquent il faut étudier sa généalogie, et voir si elle est d'accord avec elle-même, et non chercher dans sa passion une preuve de sa naissance : car il a pu souffrir sans être né, et être né et ne pas souffrir, surtout quand, de votre aveu, rien n'est impossible à Dieu : ce qui deviendrait faux, s'il était démontré qu'il n'a pas pu mourir sans être né.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

1.

Faustus dixit: Sed non poterat mori, nisi natus esset. p. 738,23 Et ego respondeo: Nec nasci poterat, nisi deus non esset; aut si potuit et deus esse et nasci, quare non et non nasci potuerit et mori? Vides ergo utile satis non esse in his consequentiam quaerere aut argumentis adniti, cum de rebus agitur, quae pertineant ad Iesum, sed quaerendum potius est, quid ipse de se quidve apostoli sui de eodem praedicarint, ipsaque adeo pertractanda genealogia est et videndum, si sibi conveniat, non ex coniectura passionis nativitatis eius exquirere veritatem, quia et pati non natus potuit et natus minime pati, praesertim ipsis vobis fatentibus deo esse impossibile nihil, p. 739,5 quod erit et ipsum falsum, si hoc constiterit non potuisse mori non natum.