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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XVI. IMPOSSIBILITÉ DE FALSIFIER L'ÉVANGILE.

Dites-nous donc enfin pourquoi vous n'admettez pas tout dans les livres du Nouveau Testament. Est-ce parce qu'ils ne sont pas des Apôtres du Christ, ou parce que les Apôtre du Christ ont enseigné quelque chose de mauvais? Vous répondez : C'est parce qu'ils ne sont pas des Apôtres du Christ ; car il n'y a que des païens qui pourraient dire que le Apôtres du Christ ont enseigné le mal. Ou dites-vous donc alors, et comment prouvez-vous que ces Ecritures ne viennent pas de Apôtres? Parce que, répondez-vous, sur bien des points ils ne sont d'accord ni les uns avec les autres, ni avec eux-mêmes. Voilà qui est parfaitement faux; vous ne comprenez pas On vous a montré que tout ce que Fauste a pu avancer en ce sens, n'est point ce que vous pensiez; et tout ce que vous pourriez dire vous-mêmes là-dessus, nous nous chargerons de vous l'éclaircir. Mais peut-on supporter qu'un lecteur ou un auditeur ose s'en prendre à l'Ecriture, à un livre d'une autorité si respectable, plutôt qu'à son propre défaut d'intelligence? Direz-vous que le Paraclet vous appris que ces Ecritures ne sont pas des Apôtres, mais fabriquées par d'autres sous leurs noms? Proclamez donc que celui qui vous a appris que ces livres ne sont pas des Apôtres est le Paraclet en personne. Direz-vous que c'est bien celui-là que le Christ a promis et envoyé ? On vous répond: Ce n'est point du tout celui-là que le Christ a promis et envoyé; et en même temps on vous fait voir quand il a envoyé celui qu'il a promis. Prouvez donc que c'est l'autre qu'il a envoyé. Quelle autorité apportez-vous en faveur de votre auteur, ou plutôt de votre imposteur? L'Evangile dites-vous. Quel Evangile? Celui que vous n'admettez pas en entier, que vous prétendez être falsifié? Mais qui donc, avant de produire son témoin, commence par dire qu'il est corrompu? En effet, si nous admettons l'Evangile sur ce qui vous plaît, et le rejetons sur ce qui vous déplaît, ce n'est plus à lui, mais à vous que nous croyons. Or, si nous avions foi en vous, nous ne vous demanderions pas de témoin. Ensuite le Saint-Esprit Paraclet nous a été promis en ces termes : « Il vous enseignera toute vérité[^1] ». Mais comment votre Paraclet « enseignera-t-il la vérité », lui qui vous enseigne que le Christ est un imposteur?

De plus, quand vous démontreriez que tout ce qu'on lit dans l'Evangile sur la promesse du Paraclet, ne peut s'entendre que de votre Manès, comme on démontre que tout ce qu'ont prédit les Prophètes ne peut s'appliquer qu'au Christ: si, lorsque vous extrairiez de ces livres que vous dites falsifiés, les textes à l'appui de votre assertion, nous vous disions qu'ils sont faux, qu'ils ont été intercalés par vos ancêtres de manière à ce qu'on ne pût les appliquer à un autre que Manès : que feriez-vous, dites-moi, sinon de vous écrier que vous n'avez pu en aucune façon altérer des livres qui étaient déjà entre les mains de tous les chrétiens? En effet, à la- première tentative de ce genre, vous auriez été confondus par la comparaison d'exemplaires plus anciens. Or, la raison qui vous aurait empêchés d'altérer ces livres, en a également empêché tout autre. Car quiconque aurait eu le premier cette audace, aurait été réfuté par le rapprochement d'autres copies plus anciennes; surtout quand l'Ecriture n'est pas en une seule langue, mais en un grand nombre. Car, même aujourd'hui, on y corrige des fautes, soit à la vue de manuscrits plus anciens, soit par comparaison avec la langue d'où ces livres ont été traduits. Vous êtes donc forcés ou de reconnaître qu'ils sont authentiques, et par là même votre hérésie est sapée par la base; ou, si vous les dites encore falsifiés, de ne pouvoir invoquer leur autorité en faveur de votre Paraclet, ce qui détruit également votre hérésie.

  1. Jean, XVI, 13.

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Gegen Faustus

16.

Nun liegt es aber an euch, zu erklären, warum ihr nicht alles, was in den Büchern des Neuen Testaments steht, anerkennt! Begründet ihr es damit, dass sie nicht von den Aposteln Christi stammen, oder damit, dass die Apostel Christi Falsches gelehrt haben? Eure Antwort darauf ist (761,17): Weil sie nicht von den Aposteln stammen; denn jene andere Aussage kommt ja von den Heiden, welche behaupten, dass die Apostel falsche Lehren verbreitet haben ( ). Was sagt ihr nun also dazu? Woher nehmt ihr den Beweis, dass diese Schriften nicht das Werk der Apostel sind? Ihr antwortet (761,27): Weil es darin viele Widersprüche gibt, sowohl zwischen den einzelnen Schriften wie innerhalb dieser Schriften! Nichts Falscheres als das! Nichts begreift ihr! Denn wenn immer Faustus etwas vorgebracht hat, was in euch diesen Eindruck hätte erwecken können, wurde gezeigt, dass es sich nicht so verhält; und wenn immer ihr selber solches vorbringen werdet, werden wir das gleiche beweisen. Wer aber könnte es ertragen, wenn ein Leser oder Hörer sich erdreistet, leichter einer Schrift von so hoher Autorität die Schuld zu geben als der Beschränktheit seines dumpfen Geistes? Oder behauptet ihr etwa, der Paraklet (765,18) habe euch gelehrt, dass diese Schriften nicht von den Aposteln stammen, sondern unter ihrem Namen von andern verfasst wurden (761,19)? Dann müsst ihr aber zumindest nachweisen, dass es tatsächlich der Paraklet ist, von dem ihr erfahren habt, dass sie nicht von den Aposteln stammen. Oder werdet ihr sagen: Christus hat ihn ja verheissen und gesandt!? Unsere Antwort darauf lautet: Euren Parakleten da hat Christus nie und nimmer verheissen und auch nicht gesandt; und zugleich zeigen wir euch, wann er den Parakleten gesandt hat, den er versprochen hatte (775,2). Dass Christus also euren Parakleten gesandt hat, das müsst ihr erst beweisen! Wer leistet euch denn Gewähr für die Person eures Informanten, vielmehr eures Desinformanten? Ihr antwortet, dass ihr den Beweis aus dem Evangelium nehmt. Aus welchem Evangelium? Aus dem Evangelium, das ihr nur teilweise anerkennt, das ihr als verfälscht bezeichnet? Wer sagt denn zuerst, sein Zeuge habe sich durch Falschaussagen kompromittiert, und ruft ihn anschliessend in den Zeugenstand? Wenn wir ihm nämlich das, was euch genehm ist, glauben und das, was euch nicht genehm ist, nicht glauben, dann glauben wir nicht ihm, sondern euch. Wenn wir aber bereit wären, euch zu glauben, dann würden wir von euch keinen Zeugen verlangen. Im weiteren wurde der Paraklet mit folgenden Worten verheissen (Ioh. 16,13): Er wird euch in die ganze Wahrheit führen. Doch wie kann euch einer in die Wahrheit führen, der euch lehrt, dass Christus ein Betrüger ist? Kommt etwas weiteres hinzu: wenn ihr beweisen könntet, dass alles, was man im Evangelium über die Verheissung des Parakleten liest, so formuliert ist, dass es einzig und allein auf euren Mani hin gedeutet werden kann –so wie sich nachweisen lässt, dass bei den Propheten alles auf Christus hin gesagt ist, was auf niemand anders bezogen werden kann–, würden wir ganz gewiss dagegen einwenden, –da ihr es ja aus Textquellen zitiert, die ihr als verfälscht bezeichnet–, dass all das, was ihr bei der Lektüre des Evangeliums so eindeutig als Aussagen über Mani verstehen wollt, dass man es auf niemand anders hin interpretieren könnte, dort eben unecht ist und von euren Ahnherren als Textfälschern eingefügt wurde. Was würdet ihr dann anderes tun, sagt es mir, als laut auszurufen, es sei euch doch nie und nimmer möglich gewesen, Handschriften von Texten zu verfälschen, die sich bereits in der Hand sämtlicher Christen befanden, da ihr doch sogleich, kaum hättet ihr es versucht, durch den korrekten Text älterer Exemplare überführt würdet. Diese Begründung, warum für euch eine Verfälschung unmöglich war, gilt nun aber für alle andern Menschen auch! Denn wer immer das erst einmal versucht hätte, könnte durch den Vergleich mit zahlreichen älteren Handschriften widerlegt werden, vor allem weil ja die selbe Schrift nicht nur in einer Sprache, sondern in mehreren erhalten ist. Denn auch heute noch lassen sich zahlreiche Handschriftenfehler aufgrund von älteren Handschriften oder Versionen in der Sprache, aus der übersetzt wurde, korrigieren. So bleibt euch nichts anderes, als euch zur Echtheit jener Handschriften zu bekennen, und sie werden eure Häresie gleich zu Fall bringen, oder aber, falls ihr sie als interpoliert bezeichnet, könnt ihr euch für euren Anspruch auf den Parakleten nicht mehr auf ihre Autorität berufen, und bringt damit eure Häresie selber zu Fall.

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