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Reply to Faustus the Manichaean
15.
Every one must see the folly of your boasting of superiority to the Pagans because they use altars and temples, images and sacrifices and incense, in the worship of God, which you do not. As if it were not better to build an altar and offer sacrifice to a stone, which has some kind of existence, than to employ a heated imagination in worshipping things which have no existence at all. And what do you mean by saying that you are a rational temple of God? Can that be God's temple which is partly the construction of the devil? And is this not true of you, as you say that all your members and your whole body were formed by the evil principle which you call Hyle, and that part of this formative mind dwells in the body along with part of your god? And as this part of your god is bound and confined, you should be called the prison of God rather than his temple. Perhaps it is your soul that is the temple of God, as you have it from the region of light. But you generally call your soul not a temple, but a part or member of God. So, when you say you are the temple of God, it must be in your body, which, you say, was formed by the devil. Thus you blaspheme the temple of God, calling it not only the workmanship of Satan, but the prison-house of God. The apostle, on the other hand, says: "The temple of God is holy, which temple ye are." And to show that this refers not merely to the soul, he says expressly: "Know ye not that your bodies are the temple of the Holy Ghost, which is in you, which ye have of God?" 1 You call the workmanship of devils the temple of God, and there, to use Faustus' words, you place Christ, the Son of God, the living image of living majesty. Your impiety may well contrive a fabulous temple for a fabulous Christ. The image you speak of must be so called, because it is the creature of your imagination.
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1 Cor. iii. 17, and vi. 19. ↩
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XV. COMMENT UN MANICHÉEN S'IMAGINE ÊTRE LE TEMPLE DE DIEU.
Mais qui ne rira, en vous entendant dire que vous valez mieux que les païens, parce qu'ils pensent qu'on doit honorer Dieu par des autels, des temples, des statues, des victimes et de l'encens, et que vous ne faites rien de tout cela ? Comme s'il n'était pas meilleur de dresser un autel même à une pierre qui, après tout, existe, et de lui offrir des victimes, que d'adorer, dans l'égarement de sa folie, ce qui n'existe absolument pas. Mais toi qui te dis le temple raisonnable de Dieu, comment l'entends-tu? Trouves-tu bon que Dieu ait un temple construit en partie par le démon? N'est-ce pas vous qui prétendez que tous vos membres, que tout votre corps a été formé par le méchant esprit que vous appelez Hylé, et qu'une partie de cette Hylé y habite avec une partie de votre dieu ? Et comme celle-ci y est, dites-vous, enfermée et enchaînée, faudra-t-il dire temple de Dieu ou prison de Dieu? A moins que tu ne places le temple de Dieu dans ton âme, que tu crois tenir de la terre de lumière. Mais cette partie même de votre être, vous avez coutume de l'appeler partie ou membre de Dieu, et non temple de Dieu. Il ne te reste donc d'autre ressource que de te croire temple de Dieu par le corps seulement, lequel, selon toi, est l'oeuvre du démon. Et voilà comment vous blasphémez le temple de Dieu, non-seulement jusqu'à dire qu'il n'est pas saint, mais jusqu'à l'appeler oeuvre du démon et prison de Dieu ! Et cependant l'Apôtre dit : « Car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple ». Et pour que tu ne penses pas qu'il s'agit seulement de l'âme, écoute ces autres paroles plus expresses : « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple de l'Esprit-Saint, qui est en vous, que vous avez « reçu de Dieu[^1] ? » Et vous, vous appelez le temple de Dieu oeuvre des démons, et là, comme dit Fauste, vous placez « le Christ, Fils de Dieu, vivante image de la majesté vivante ». Soit : que votre Christ chimérique habite dans un tel temple de vanité sacrilège. On peut l'appeler simulacre, en tirant ce mot de « simulation » et non de « similitude».
- I Cor. III, 17 ; VI, 19.