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Reply to Faustus the Manichaean
4.
Augustin replied: When the apostle says, "To the pure all things are pure," he refers to the natures which God had created,--as it is written by Moses in Genesis, "And God made all things; and behold they were very good," 1 --not to the typical meanings, according to which God, by the same Moses, distinguished the clean from the unclean. Of this we have already spoken at length more than once, and need not dwell on it here. It is clear that the apostle called those impure who, after the revelation of the New Testament, still advocated the observance of the shadows of things to come, as if without them the Gentiles could not obtain the salvation which is in Christ, because in this they were carnally minded; and he called them unbelieving, because they did not distinguish between the time of the law and the time of grace. To them, he says, nothing is pure, because they made an erroneous and sinful use both of what they received and of what they rejected; which is true of all unbelievers, but especially of you Manichaeans, for to you nothing whatever is pure. For, although you take great care to keep the food which you use separate from the contamination of flesh, still it is not pure to you, for the only creator of it you allow is the devil. And you hold, that, by eating it, you release your god, who suffers confinement and pollution in it. One would think you might consider yourselves pure, since your stomach is the proper place for purifying your god. But even your own bodies, in your opinion, are of the nature and handiwork of the race of darkness; while your souls are still affected by the pollution of your bodies. What, then, is pure to you? Not the things you eat; not the receptacle of your food; not yourselves, by whom it is purified. Thus you see against whom the words of the apostle are directed; he expresses himself so as to include all who are impure and unbelieving, but first and chiefly to condemn you. To the pure, therefore, all things are pure, in the nature in which they were created; but to the ancient Jewish people all things were not pure in their typical significance; and, as regards bodily health, or the customs of society, all things are not suitable to us. But when things are in their proper places, and the order of nature is preserved, to the pure all things are pure; but to the impure and unbelieving, among whom you stand first, nothing is pure. You might make a wholesome application to yourselves of the following words of the apostle, if you desired a cure for your seared consciences. The words are: "Their very mind and conscience are defiled."
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Gen. i. 31. ↩
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE IV. EXPLICATION DU TEXTE DE SAINT PAUL : TOUT EST PUR ETC. APPLICATION AUX MANICHÉENS.
Augustin. En disant : « Tout est pur pour a ceux qui sont purs », l'Apôtre a voulu parler des natures mêmes que Dieu a créées, suivant le témoignage de Moïse dans la Genèse : « Dieu -fit toutes choses, et voilà que tout était très-bon[^1] », et non les significations symboliques en vue desquelles, par l'entremise du même Moïse; il établit une distinction entre les animaux mondes et les animaux immondes[^2]. Comme j'ai déjà traité ce sujet avec détail et en plus d'un lieu, il suffit que j'en dise un mot en passant. Donc c'étaient ceux qui, au temps de la révélation du Nouveau Testament, s'imaginèrent qu'il fallait conserver ces ombres de l'avenir et prétendaient que les Gentils ne pouvaient sans elles profiter du salut qui est dans le Christ : c'étaient ceux-là, dis-je, que l'Apôtre appelait immondes, parce qu'ils avaient des goûts charnels, et infidèles, parce qu'ils ne distinguaient pas le temps de la grâce du temps de la loi c'est pour eux qu'il- prétend que rien n'est pur, parce qu'ils n'usaient saintement et convenablement ni de ce qu'ils rejetaient; ni de ce qu'ils mangeaient, comme tous les infidèles, il est vrai, et comme vous surtout, Manichéens, pour qui rien n'est pur. Car la nourriture même que vous prenez, et que vous mettez le plus grand soin à préserver de tout contact avec la chair, n'est pas pure pour vous, qui la dites créée par le démon. Vous prétendez- même, en la mangeant, purifier votre dieu qui est enchaîné et souillé. Tout au moins vous devriez vous croire purs, puisque ce dieu a l'honneur d'être purifié par vos estomacs. Mais non : vous affirmez encore que vos corps sont la nature et l'oeuvre du peuplé des ténèbres, et que vos âmes sont souillées par vos corps. Qu'y a-t-il donc de pur pour vous? Ce n'est pas ce que vous prenez, ce n'est pas l'estomac où vous le faites descendre, ce n'est pas même vous, qui cependant purifiez ce que vous prenez. Vous voyez donc à qui s'adresse cette sentence de l'Apôtre ; c'est évidemment à tous ceux qui sont infidèles et impurs. Mais il a surtout et principalement en vue de vous confondre. « Tout est donc pur pour ceux qui sont purs», au point de vue de la nature dans laquelle chaque chose est créée; mais tout n'était pas pur pour le peuple juif, au point de vue du sens figuré; ni tout n'est pas convenable pour nous, au point de vue de la santé du corps ou des usages de la société humaine; seulement, quand chaque chose est attribuée à qui elle convient et placée dans son ordre naturel, « tout est pur pour ceux qui sont purs; mais pour les impurs et les infidèles», :surtout tels que vous, a rien a n'est pur n ; vous vous appliqueriez avec grand profit la suite des paroles de l'Apôtre, si vous vouliez guérir votre conscience cautérisée ; car il dit : « Mais leur esprit et leur conscience sont souillés » .
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Gen. I, 31.
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Lev. XI.