CHAPITRE XXIII. LE SAINT JUSTIFIERA LES PATRIARCHES ET LES PROPHÈTES.
Il en est de même pour les Patriarches et les Prophètes : ceux que vous blâmez ne sont point ceux que nous honorons ; vous les avez forgés, dans un esprit d'orgueil malveillant, d'après nos livres mal compris. Néanmoins, à les prendre tels que vous les faites, ils sont non-seulement au-dessus de vos élus, de ceux qui observent tous les commandements de Manès (ce serait trop peu dire) ; mais je prouverai qu'ils l'emportent même sur votre dieu. Toutefois, ce ne sera que quand j'aurai justifié contre vos coeur charnels, avec l'aide de Dieu et de la saine raison, nos patriarches et nos Prophètes des accusations que vous dressez contre eux. En vérité, Manichéens, ce devrait être assez de vous répondre que les vices que vous reprochez aux nôtres, sont préférables à ce que vous regardez comme des vertus chez les vôtres; en ajoutant, pour mettre le comble à votre confusion, que votre dieu est encore bien au-dessous de nos pères, tels que vous lias dépeignez. Je lia répète, cette réponse devrait suffire. Maintenant il en est qui en dehors de votre futile babil, sont naturellement frappés de la comparaison de la vie des Prophètes de l'Ancien Testament avec celle des Apôtres du Nouveau Testament, vu qu'ils ne savent pas faire la différence des moeurs de l'époque où la promesse était voilée, de celles du temps où la promesse est accomplie : c'est à eux surtout que je suis forcé de répondre ; soit que, modérés dans leur conduite, ils osent se mettre au-dessus des Prophètes, soit qu'ils cherchent dans les exemples de ces mêmes Prophètes des prétextes pour excuser leur propre malice.