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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum Contre Fauste, le manichéen
LIVRE VINGT-TROISIÈME. GÉNÉALOGIE SELON SAINTE MATTHIEU.

CHAPITRE II. SAINT MATTHIEU, SELON FAUSTE, NE DONNE JÉSUS POUR FILS DE DIEU QU'AU SORTIR DU BAPTÊME.

Jusque-là, à ajouter foi à ses paroles, l'enfant de Marie sera pour moi le fils de David ; mais, dans toute cette généalogie, il n'est nulle part fait mention du Fils de Dieu, jusqu'à l'époque du baptême, et tu calomnies l'écrivain en pure perte, quand tu supposes qu'il a enfermé le Fils de Dieu dans le sein d'une femme. Mais Matthieu réclame, comme on le voit, dès la première ligne, il se justifie de cette imputation sacrilège, attestant que c'est le fils de David, et non le Fils de Dieu qu'il fait sortir de cette suite de générations. Si tu consultes la pensée et le but de l'écrivain, il entend moins nous le donner comme né de Marie, que comme formé par le baptême dans l'eau du Jourdain. Il nous dit, en effet, que celui que Jean a baptisé, celui qu'il a, dès le début, désigné comme fils de David, est devenu, ce jour-là, Fils de Dieu[^1], à un certain âge déjà, (environ trente ans, selon Luc), alors qu'on entendait une voix lui dire : « Tu es mon Fils ; je t'ai engendré aujourd'hui[^2] ». Tu vois donc que ce qui était né de Marie, trente ans auparavant, selon Luc, n'était point proprement le Fils de Dieu, mais ce qui a été fait par le baptême dans le Jourdain, c'est-à-dire un homme nouveau, tel qu'il se forme en nous quand nous passons des erreurs de la gentilité à la foi en Dieu. Et encore, je ne sais si la foi que, vous appelez catholique lui donne suffisamment cette qualité ; mais, en tout cas, c'est l'opinion de Matthieu, si toutefois ces paroles sont de lui. Car nulle part on ne lit, à propos des enfantements de Marie, que ces paroles aient été prononcées : « Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui », ou : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances ». Cela n'a été dit que lors de l'expiation du Jourdain. Si tu crois à ces textes tels qu'ils sont écrits, tu seras un disciple de Matthieu (car c'est là le terme que je dois employer), mais point un catholique. Car nous connaissons la foi catholique, qui est aussi éloignée de la pensée, de Matthieu qu'elle l'est de la vérité. En effet, d'après votre symbole, vous croyez en Jésus-Christ Fils de Dieu, qui est né de la vierge Marie: par conséquent votre foi est que le Fils de Dieu, est venu par la vierge Marie ; celle de Matthieu, qu'il est venu par le Jourdain ; et la nôtre qu'il vient de Dieu, d'où il suit que Matthieu, en supposant le texte authentique, vous est aussi opposé qu'à nous; sauf qu'il est un peu plus habile que vous en nommant ce qui est né d'une femme, fils de David, plutôt que le Fils de Dieu. Vous êtes donc forcés d'avouer de deux choses l'une : ou que ce n'est pas Matthieu qui a écrit cela, ou que vous n'avez pas la foi apostolique.

  1. Matt. III, 16, 17.

  2. Luc, III, 23, 22.

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