CHAPITRE VI. SAINT PAUL N’EST PAS EN CONTRADICTION AVEC LUI-MÊME.
Vous donc, qui que vous soyez, qui avez cru voir une flagrante contradiction dans ces deux passages : « Le Fils de Dieu de la race de David » ; et : « Si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte », quand même ils ne seraient pas tirés tous deux des lettres du même Apôtre, mais que l'un serait de Paul, l'autre de Pierre, ou d'Isaïe, ou de quelque autre apôtre ou prophète, il ne vous serait pas permis de révoquer en doute ni l'un ni l'autre, puisque tel est l'enchaînement des écrits canoniques en toutes leurs parties, que la piété la plus juste et la plus sage les admet, l'esprit le plus éclairé les perçoit, et l'étude la plus attentive les démontre comme autant d'oracles émanés de la même bouche. Maintenant qu'ils sont tirés l'un et l'autre des Epîtres canoniques de Paul, c'est-à-dire des Epîtres qui sont certainement de lui; maintenant qu'on ne peut prétendre que l'exemplaire est défectueux, puisque tous les exemplaires latins corrigés portent de même, ni que l'interprète s'est trompé, puisque tous les meilleurs exemplaires grecs sont conformes, il vous reste, à vous, d'avouer que vous ne comprenez pas, et à moi, de vous montrer comment ces deux passages ne sont nullement en contradiction, mais s'accordent parfaitement selon les règles les plus saines de la foi. Si la piété inspirait votre étude, elle découvrirait aussi à vos propres yeux sur ce point la véritable lumière.