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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De Trinitate

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De Trinitate

III.

[III 5] Quid ergo amat mens cum ardenter se ipsam quaerit ut noverit dum incognita sibi est? Ecce enim mens semet ipsam quaerit ut noverit et inflammatur hoc studio. Amat igitur. Sed quid amat? Si se ipsam, quomodo cum se nondum noverit, nec quisquam possit amare quod nescit? An ei fama praedicavit speciem suam sicut de absentibus solemus audire? Forte ergo non se amat, sed quod de se fingit hoc amat longe fortasse aliud quam ipsa est. Aut si se mens sui similem fingit et ideo cum hoc figmentum amat se amat antequam noverit quia id quod sui simile est intuetur, novit ergo alias mentes ex quibus se fingat et genere ipso sibi nota est. Cur ergo cum alias mentes novit se non novit cum se ipsa nihil sibi possit esse praesentius? Quod si ut oculis corporis magis alii oculi noti sunt quam ipsi sibi, non se ergo quaerat numquam inventura; numquam enim se oculi praeter specula videbunt, nec ullo modo putandum est etiam rebus incorporeis contemplandis tale aliquid adhiberi ut mens tamquam in speculo se noverit. An in ratione veritatis aeternae videt quam speciosum sit nosse semet ipsam, et hoc amat quod videt studetque in se fieri quia quamvis sibi nota non sit, notum ei tamen est quam bonum sit ut sibi nota sit? Et hoc quidem permirabile est nondum se nosse et quam sit pulchrum se nosse iam nosse. An aliquem finem optimum, id est securitatem et beatitudinem suam, videt per quandam occultam memoriam quae in longinqua eam progressam non deseruit, et credit ad eundem finem nisi se ipsam cognoverit se pervenire non posse? Ita dum illud amat hoc quaerit, et notum amat illud propter quod quaerit ignotum. Sed cur memoria beatitudinis suae potuit et memoria sui cum ea perdurare non potuit ut tam se nosset quae vult pervenire quam novit illud quo vult pervenire? An cum se nosse amat, non se quam nondum novit sed ipsum nosse amat acerbiusque tolerat se ipsam deesse scientiae suae qua vult cuncta comprehendere? Novit autem quid sit nosse, et dum hoc amat quod novit etiam se cupit nosse. Ubi ergo nosse suum novit si se non novit? Nam novit quod alia noverit, se autem non noverit; hinc enim novit et quid sit nosse. Quo pacto igitur se aliquid scientem scit quae se ipsam nescit? Neque enim alteram mentem scientem scit sed se ipsam. Scit igitur se ipsam. Deinde cum se quaerit ut noverit, quaerentem se iam novit. Iam se ergo novit. Quapropter non potest omnino nescire se quae dum se nescientem scit se utique scit. Si autem se nescientem nesciat, non se quaeret ut sciat. Quapropter eo ipso quo se quaerit magis se sibi notam quam ignotam esse convincitur. Novit enim se quaerentem atque nescientem dum se quaerit ut noverit. [6] Quid ergo dicemus? An quod ex parte se novit, ex parte non novit? Sed absurdum est dicere non eam totam scire quod scit. Non dico: ‚Totum scit,‘ sed: ‚Quod scit tota scit.‘ Cum itaque aliquid de se scit quod nisi tota non potest, totam se scit. Scit autem se aliquid scientem, nec potest quidquam scire nisi tota. Scit se igitur totam.

Deinde quid eius ei tam notum est quam se vivere?

Traduction Masquer
De la trinité

CHAPITRE III.

L’ÂME NE S’AIME PAS SANS SE CONNAÎTRE.

  1. Qu’est-ce que l’âme aime donc, quand, ne se connaissant pas elle-même, elle désire ardemment se connaître? La voilà qui se cherche elle-même pour se connaître et ce but enflamme ses désirs. Elle aime donc: mais qu’aime-t-elle? Elle-même? Mais comment cela, puisqu’elle ne se connaît pas encore et que personne ne peut aimer ce qu’il ne connaît pas? Serait-ce que la renommée lui a fait l’éloge de sa beauté, comme cela arrive des absents? Peut-être ne s’aime-t-elle pas elle-même, mais certaine forme fantastique, qui peut être tout autre qu’elle. Ou bien, sua forme qu’elle rêve lui ressemble, en l’aimant, elle s’aime elle-même avant de se connaître, puisqu’elle aime sa propre ressemblance; elle connaît donc d’autres âmes sur lesquelles elle se forge un modèle, et, par là même, elle se connaît déjà d’après les notions du genre. (476) Mais comment donc connaît-elle d’autres âmes et ne se connaît-elle pas elle-même, quand rien ne peut lui être plus présent qu’elle-même? Que s’il en est ici comme pour les yeux du corps qui connaissent mieux les autres yeux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes, l’âme peut se dispenser de se chercher: car elle ne se trouvera jamais. En effet, les yeux ne se verront jamais eux-mêmes qu’à l’aide du miroir; et on ne peut supposer qu’il existe des procédés analogues pour les choses immatérielles, et que l’âme puisse se connaître dans un miroir. Ou bien voit-elle, dans la raison de l’éternelle vérité, combien il est beau de se connaître soi-même; et aime-t-elle ce qu’elle voit, et désire-t-elle le voir réalisé en elle? En ce cas, bien qu’elle ne se connaisse pas, elle connaît du moins l’avantage qu’elle aurait à se connaître. Et c’est déjà quelque chose de bien étonnant de ne pas se connaître encore et de savoir néanmoins combien il est beau de se connaître soi-même. Serait-ce enfin qu’elle découvre quelque but excellent, c’est-à-dire sa sécurité et son bonheur, à l’aide de quelque secrète réminiscence qui ne l’a point abandonnée dans ses lointaines pérégrinations, et qu’elle sente qu’elle ne peut atteindre ce but sans se connaître elle-même? Alors elle aime ce but, et en cherche le moyen; elle aime le but qu’elle connaît, et cherche, en vue de lui, ce qu’elle ne connaît pas. Mais pourquoi le souvenir de son bonheur ne s’est-il point perdu, pendant que le souvenir d’elle-même s’effaçait? Pourquoi elle qui veut parvenir au but, ne s’est-elle pas aussi bien connue que le but auquel elle veut parvenir? Serait-ce que, quand elle aime à se connaître, ce n’est pas elle-même, qu’elle ne connaît pas, mais sa propre connaissance qu’elle aime, et qu’elle souffre de ne pas faire partie elle-même de sa propre science qui veut tout embrasser? Mais elle sait ce que c’est que connaître, et tout en aimant ce qu’elle connaît, elle désire aussi se connaître elle-même. Or, où a-t-elle pris l’idée de sa propre connaissance, si elle ne se connaît pas? Car elle sait qu’elle connaît d’autres choses et qu’elle ne se connaît pas; c’est même par là qu’elle connaît ce que c’est que connaître. Comment donc sait-elle qu’elle sait quelque chose, elle qui s’ignore elle-même? En effet, ce n’est pas d’une autre âme, mais d’elle-même, qu’elle sait qu’elle sait. Elle se sait donc elle-même. Et en se cherchant pour se connaître, elle sait qu’elle cherche. Elle se connaît donc déjà. Il n’est donc pas possible qu’elle s’ignore absolument, elle qui, sachant qu’elle ne se sait pas, se sait par là même. Que si elle ignore qu’elle ignore, elle ne peut se chercher pour se connaître. Donc, par le seul fait qu’elle se cherche, elle prouve plutôt qu’elle se connaît qu’elle ne prouve qu’elle s’ignore. En effet, en se cherchant pour se connaître, elle connaît qu’elle se cherche et qu’elle s’ignore.
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