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Du baptême contre les Donatistes
4.
Je rappelais tout à l’heure que c’est uniquement avec Cyprien que je discute. Or, s’il était là, je suis persuadé qu’il ne m’accuserait pas « de combattre obstinément contre des frères et des collègues, en faveur des hérétiques »; il ne désapprouverait nullement, je crois, les raisons que nous faisons valoir pour prouver que, malgré la perversité de leur erreur, les hérétiques possèdent le baptême de Jésus-Christ dans toute sa sainteté et toute son intégrité. Il convient lui-même, et de quel poids n’est point pour nous un semblable témoignage, que l’ancienne coutume était de recevoir les hérétiques sans leur réitérer le baptême. Néanmoins, si quelqu’un soutient encore que ce sacrement doit toujours être réitéré aux hérétiques, qu’il ait du moins pitié de ceux qui ne peuvent partager son opinion à cause des nombreuses contradictions qu’elle renferme, et qu’il les traite comme furent traités précédemment les évêques et les prêtres qui se crurent autorisés à admettre dans les rangs de l’unité-, à la seule condition de répudier leur erreur, tous ceux qui avaient reçu le baptême dans l’hérésie, et avec lesquels ils purent opérer leur salut, grâce à la puissante efficacité des liens de l’unité.
Pour peu que l’on considère attentivement l’antique coutume de l’Eglise, l’imposante autorité du concile général sanctionnant cette coutume, les nombreux témoignages des divines Ecritures, les arguments que nous fournissent les écrits de Cyprien, et les raisons sur lesquelles s’appuie cette vérité, on comprend facilement que le baptême de Jésus-Christ, consacré par les paroles évangéliques, ne peut être invalidé ni par la perversité du ministre ni par celle du sujet. Soyons également persuadés que, grâce au lien de l’unité, ceux qui partagèrent l’opinion contraire sans blesser la charité catholique, ont pu faire leur salut éternel. Enfin, restons sincèrement convaincus que ni la zizanie ni la paille n’ont pu souiller, dans l’unité de l’Eglise répandue sur toute la terre, ceux qui ont eu la volonté sincère de devenir le bon grain; d’où il suit que nulle cause sérieuse n’a jamais pu les autoriser à se séparer de l’unité par un divorce sacrilège. Toutes ces conclusions s’imposent à nous dans toute leur évidence, soit qu’on partage l’opinion de Cyprien, soit qu’on s’en tienne à la coutume de tout temps observée par l’Eglise universelle, Par conséquent les schismatiques déclarés suivent une voie sacrilège qui ne saurait les conduire au salut; et quant aux sacrements divins qu’ils tiennent de la libéralité du seul époux légitime, dans cet état, ce n’est point pour leur salut qu’ils les possèdent, mais pour leur éternelle confusion.
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The Seven Books of Augustin, Bishop of Hippo On Baptism, Against the Donatists
4.
But since now, as I said before, we have begun a disputation with the epistles of Cyprian, I think that I should not seem even to him, if he were present, "to be contending obstinately and persistently in defense of heretics against my brethren and my fellow-priests," when he learned the powerful reasons which move us to believe that even among heretics, who are perversely obstinate in their malignant error, the baptism of Christ is yet in itself most holy, and most highly to be reverenced. And seeing that he himself, whose testimony has such weight with us, bears witness that they were wont in past times to be admitted without a second baptism, I would have any one, who is induced by Cyprian's arguments to hold it as certain that heretics ought to be baptized afresh, yet consider that those who, on account of weight of the arguments on the other side, are not as yet persuaded that this should be so, hold the same place as those in past time, who in all honesty admitted men who were baptized in heresy on the simple correction of their individual error, and who were capable of salvation with them in virtue of the bond of unity. And let any one, who is led by the past custom of the Church, and by the subsequent authority of a plenary Council, and by so many powerful proofs from holy Scripture, and by much evidence from Cyprian himself, and by the clear reasoning of truth, to understand that the baptism of Christ, consecrated in the words of the gospel, cannot be perverted by the error of any man on earth,--let such an one understand, that they who then thought otherwise, but yet preserved their charity, can be saved by the same bond of unity. And herein he should also understand of those who, in the society of the Church dispersed throughout the world, could not have been defiled by any tares, by any chaff, so long as they themselves desired to be fruitful corn, and who therefore severed themselves from the same bond of unity without any cause for the divorce, that at any rate, whichever of the two opinions be true,--that which Cyprian then held, or that which was maintained by the universal voice of the Catholic Church, which Cyprian did not abandon,--in either case they, having most openly placed themselves outside in the plain sacrilege of schism, cannot possibly be saved, and all that they possess of the holy sacraments, and of the free gifts of the one legitimate Bridegroom, is of avail, while they continue what they are, for their confusion rather than the salvation of their souls.