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The Seven Books of Augustin, Bishop of Hippo On Baptism, Against the Donatists
15.
For the Lord Jesus might, if He had so thought fit, have given the power of His baptism to some one or more of His chief servants, whom He had already made His friends, such as those to whom He says, "Henceforth I call you not servants, but friends;" 1 that, as Aaron was shown to be the priest by the rod that budded, 2 so in His Church, when more and greater miracles are performed, the ministers of more excellent holiness, and the dispensers of His mysteries, might be made manifest by some sign, as those who alone ought to baptize. But if this had been done, then though the power of baptizing were given them by the Lord, yet it would necessarily be called their own baptism, as in the case of the baptism of John. And so Paul gives thanks to God that he baptized none of those men who, as though forgetting in whose name they had been baptized, were for dividing themselves into factions under the names of different individuals. 3 For when baptism is as valid at the hands of a contemptible man as it was when given by an apostle, it is recognized as the baptism neither of this man nor of that, but of Christ; as John bears witness that he learned, in the case of the Lord Himself, through the appearance of the dove. For in what other respect he said, "And I knew Him not," I cannot clearly see. For if he had not known Him in any sense, he could not have said to Him when He came to his baptism, "I have need to be baptized of Thee." 4 What is it, therefore, that he says, "I saw the Spirit descending from heaven like a dove, and it abode upon Him. And I knew Him not: but He that sent me to baptizewith water, the same said unto me, Upon whom thou shall see the Spirit descending, and remaining on Him, the same is He which baptizeth with the Holy Ghost?" 5 The dove clearly descended on Him after He was baptized. But while He was yet coming to be baptized, John had said, "I have need to be baptized of Thee." He therefore already knew Him. What does he therefore mean by the words, "I knew Him not: but He that sent me to baptize with water, the same said unto me, Upon whom thou shalt see the Spirit descending, and remaining on Him, the same is He which baptizeth with the Holy Ghost," since this took place after He was baptized, unless it were that he knew Him in respect of certain attributes, and in respect of others knew Him not? He knew Him, indeed, as the Son of God, the Bridegroom, of whose fullness all should receive; but whereas of His fullness he himself had so received the power of baptizing that it should be called the baptism of John, he did not know whether He would so give it to others also, or whether He would have His own baptism in such wise, that at whosesoever hands it was given, whether by a man that brought forth fruit a hundredfold, or sixtyfold, or thirtyfold, whether by the wheat or by the chaff, it should be known to be of Him alone; and this he learned through the Spirit descending like a dove, and abiding on Him.
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Du baptême contre les Donatistes
15.
Le Seigneur aurait pu, s’il l’avait voulu, mettre en possession de son baptême tels ou tels de ses principaux serviteurs, de ceux qu’il avait constitués ses amis en leur disant:
« Je ne vous nommerai plus mes serviteurs, mais mes amis (Id., XV, 15) ». De même qu’il avait donné à une simple verge le pouvoir de fleurir pour prouver le sacerdoce d’Aaron (Nomb., XVII,8); de même, dans son Eglise, où tant de miracles se sont accomplis, ne pouvait-il point, par quelque prodige signalé, montrer ceux de ses ministres à qui l’éminence de leur sainteté méritait le glorieux privilège de baptiser? Toutefois, si le Sauveur eût agi de cette manière, le baptême, quoique conféré au nom de Jésus, n’eût-il pas paru n’être que le baptême de ces ministres, comme le baptême de saint Jean était son propre baptême? Voilà pourquoi l’Apôtre rend grâces à Dieu de n’avoir baptisé aucun de ceux qui, oubliant au nom de qui ils avaient été baptisés, se divisaient en autant de sectes qu’ils connaissaient de ministres collateurs du baptême (I Cor., I, 12-15) ». Or, nous savons que ce sacrement, quoique conféré par un indigne, est aussi efficace par lui-même que s’il est conféré par un apôtre; voilà pourquoi sous la main de l’un ou de l’autre nous disons que c’est toujours le baptême de Jésus-Christ; c’est là du reste ce que saint Jean nous révèle avoir appris de l’Esprit-Saint descendant sous la forme de colombe.
Quant à ces autres paroles: « Et moi je ne le connaissais pas », il m’est difficile d’en comprendre le sens. En effet, s’il n’avait eu du Sauveur aucune connaissance, comment donc, lorsqu’il l’entendit lui demander le baptême, se serait-il écrié : « C’est moi qui dois être baptisé par vous (Matt., III, 14)? » Que signifient donc ces paroles : « J’ai vu le Saint-Esprit descendant du ciel sous la forme d’une colombe, et il s’est reposé sur lui. Pour moi, je ne le connaissais pas; mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, m’a dit : Celui sur lequel tu verras le Saint-Esprit descendre du ciel et se reposer, c’est celui-là « qui baptise dans le Saint-Esprit (Jean, I, 32, 33) ». La colombe est en effet descendue au moment du baptême de Jésus-Christ. Mais auparavant, et dès la demande qui lui fut adressée de donner le baptême, saint Jean s’écria : « C’est moi qui dois être baptisé par vous ». Il le connaissait donc; et pourtant il nous dit: « Pour moi, je ne le connaissais pas; mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, c’est lui-même qui m’avait dit : Celui sur lequel tu verras le Saint-Esprit descendre du ciel et se reposer, c’est lui qui baptise dans le Saint-Esprit ». Or, ceci ne se passa qu’au moment même du baptême; par conséquent, si le précurseur connaissait Jésus à tel point de vue, il ne le connaissait pas à tel autre. Il le connaissait comme l’Epoux véritable et comme Fils de Dieu, nous faisant part de la plénitude de ses grâces; mais parce qu’il avait reçu de cette plénitude le pouvoir de baptiser, de telle sorte que son baptême fut appelé le baptême de Jean, il ignorait entièrement si ce privilège serait accordé à d’autres, ou bien s’il n’y aurait désormais qu’un seul et même baptême, le baptême de Jésus-Christ, peu importe d’ailleurs qu’il fût conféré par un ministre d’une sainteté éclatante, ou d’une sainteté purement intérieure, par un homme capable de produire cent, ou soixante, ou trente pour un, par le froment ou par la paille. C’est là ce qui lui fut révélé par le Saint-Esprit descendant sous la forme d’une colombe et se reposant sur le Sauveur.