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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De peccatorum meritis et remissione et de baptismo paruulorum Du mérite et de la rémission des péchés et du baptême des petits enfants
LIVRE PREMIER. LA MORT VIENT DU PÉCHÉ.
CHAPITRE XXVII. TEXTES DE L'ÉCRITURE.

54.

Il sera plus avantageux, toutefois, d'emprunter aussi quelques textes à l'Ancien Testament; ce sera comme un supplément à nos preuves, ou si on aime mieux, une sorte de couronnement à notre pieux édifice.

Voici d'abord comment le Seigneur lui-même s'exprime dans un psaume, par la bouche du Prophète: « Dieu a rendu admirables toutes mes volontés à l'égard des saints qui habitent sur cette terre qui est à lui ». « Mes volontés », dit-il, et non pas leurs mérites: car que pourraient être leurs oeuvres, sinon ce que nous disent les paroles suivantes du même texte? « Leurs infirmités se sont « multipliées ». Outre qu'ils étaient infirmes, la loi mosaïque n'est survenue encore que pour faire abonder le péché. Et qu'ajoute encore le psaume ? « Ensuite ils se sont précipités » ; oui, leurs iniquités s'étant multipliées, c'est-à-dire, le péché abondant chez eux, ils se sont empressés d'autant plus vivement de chercher le médecin, afin que si le péché avait été abondant, la grâce surabondât encore1. Le Messie continue : « Je ne réunirai plus leurs assemblées pour y répandre le sang » ; parce qu'en effet, cette multitude de sacrifices sanglants, pendant cette première période qui les réunissait dans le tabernacle ou dans le temple, démontrait en eux le péché plutôt qu'elle ne l'effaçait. Il n'y a qu'un sang versé depuis pour plusieurs, et qui fût capable de les purifier véritablement. Enfin, le Seigneur achève: « Je ne me souviendrai plus de leur nom sur mes lèvres2 », parce qu’ils seront renouvelés.

Car leurs premiers noms, c'était enfants de la chair, enfants du siècle, enfants de colère, enfants du démon, impurs, pécheurs, impies; tandis qu'après leur réconciliation devenus enfants de Dieu, un nom nouveau leur est acquis par un Nouveau Testament; l'homme nouveau chante en eux un cantique nouveau; et cette grâce de Dieu ne doit trouver aucun ingrat parmi les hommes, petits ni grands; les plus abaissés comme les plus élevés lui doivent reconnaissance.

C'est encore l'Eglise tout entière qui pousse ce cri : « Je me suis égaré comme la brebis perdue3 ». Ce sont tous les membres de Jésus-Christ qui s'écrient en choeur: « Tous comme des brebis nous nous sommes égarés, et lui s'est livré pour nos péchés ». Ce dernier passage avec tous ses développements se lit dans Isaïe ; c'est pour en avoir entendu l'explication par le disciple saint Philippe, que l'eunuque de la reine de Candace crut en Jésus-Christ4. Remarquez combien le Prophète insiste sur le point qui nous occupe, comme il semble l'inculquer par de nombreuses répétitions à je ne sais quels orgueilleux ou pointilleux adversaires : « C'est l'homme de douleur », dit-il, « et qui sait porter les infirmités. Aussi sa face s'est présentée aux soufflets, s'est laissé insulter et déshonorer. C'est lui qui se charge de nos langueurs, et qui pour nous se trouve dans les afflictions. Aussi bien l'avons-nous cru abandonné ainsi dans les douleurs, les coups et les supplices; mais il n'a été blessé que pour nos péchés; il n'a souffert que pour nos iniquités. Le châtiment qui devait nous procurer la paix est tombé sur lui, et nous avons été guéris par ses meurtrissures. Tous nous nous sommes égarés comme des brebis errantes ; et le Seigneur l'a livré à la mort pour nos péchés. Et bien qu'horriblement traité, il n'a point ouvert la bouche ; il a été conduit comme la brebis qui doit être immolée, et pareil à l'agneau muet devant celui qui le tond, il n'a point ouvert la bouche. Un jugement l'a enlevé de ce monde dans l'humiliation. Qui racontera sa génération ? Car sa vie sera détruite sur la terre; il a été conduit à la mort à cause des péchés de mon peuple. Je lui donnerai donc les méchants pour prix de sa sépulture, et les riches pour récompense de sa mort ; car il n'à point commis d'iniquité, le mensonge n'est point sorti de ses lèvres; et toutefois le Seigneur veut lui faire tout expier sous les coups. Et vous-même, si vous livrez votre âme pour vos péchés, vous verrez le germe d'une longue vie. Quant à lui, le Seigneur veut arracher son âme aux douleurs, lui montrer la lumière, donner en lui le modèle de la souffrance et justifier ce juste qui se fait si saintement l'esclave de plusieurs, car il se chargera lui-même de leurs péchés. Aussi c'est lui qui aura en héritage une foule d'hommes; c'est lui qui partagera les dépouilles des forts ; parce que son âme a été livrée à la mort, qu'il a été compté parmi les impies, qu'il a porté les péchés de plusieurs et qu'il a été livré à cause de leurs iniquités5 ». — Remarquez encore le passage du même Prophète que Jésus, faisant l'office de lecteur en pleine synagogue, a voulu citer publiquement, et qu'il a si parfaitement accompli : « L'Esprit du Seigneur est sur moi ; et c'est pourquoi il m'a donné l'onction sainte; il m'a envoyé pour évangéliser les pauvres, pour rafraîchir ceux dont le coeur est oppressé, pour prêcher aux captifs le pardon, aux aveugles le recouvrement de la vue6 ».

Ah ! reconnaissons-le tous, ce Sauveur; oui, sans ombre d'exception parmi nous qui voulons nous attacher intimement à 'son corps, et par lui entrer dans son bercail et parvenir jusqu'à cette vie, jusqu'à ce salut éternel qu'il a promis à ses brebis; je le répète, reconnaissons en lui le Sauveur qui n'a point fait de péché, mais qui a porté en son corps et sur le bois infâme nos péchés à nous, afin que, dès lors séparés du péché, nous vivions pour la justice; celui dont les cicatrices nous ont guéris, alors que nous étions infirmes et semblables à des brebis errantes7.


  1. Rom. V, 20.  ↩

  2. Ps. XV, 3, 4. ↩

  3. Ps. CXVIII, 176.  ↩

  4. Act. VIII, 27-39. ↩

  5. Isa. LIII, 3-12.  ↩

  6. Id. LXI, 1 ; Luc, IV, 16-21.  ↩

  7. Pierre, II, 22, 24, 25. ↩

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Traductions de cette œuvre
Du mérite et de la rémission des péchés et du baptême des petits enfants

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