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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De natura et origine animae De l'âme et de son origine
LIVRE QUATRIÈME. SPIRITUALITÉ DE L’ÂME.

2.

Ce que vous me reprochez, c'est d'abord de ne pas avoir osé me prononcer sur l'origine de ces âmes données aux hommes depuis Adam; et en effet, j'avoue sur ce point mon ignorance; c'est ensuite d'avoir affirmé d'une manière absolue et certaine que l'âme est un esprit et non point un corps. Sur ce dernier point encore vous me reprochez deux choses, c'est-à-dire, de croire que l'âme n'est pas un corps, et de croire qu'elle est un esprit. En effet, vous pensez, vous, que l'âme est un corps et non pas un esprit. Eh bien ! je veux aujourd'hui me justifier devant vous, et en lisant ma justification, vous comprendrez, j'espère, de quelles erreurs vous avez vous-même à vous justifier. Voici comment vous vous exprimez dans le livre où vous prononcez mon nom : «Je sais que la plupart des auteurs, et des plus habiles, mis en demeure de se prononcer, ont gardé le silence ou se sont tenus dans des généralités, au lieu de donner à leurs discussions une solution franche et précise. C'est en particulier l'impression qu'ont produite sur moi dernièrement les lettres d'Augustin, cet homme si savant, cet évêque si illustre. A quelles hésitations, dès lors, ne se croiront pas obligés les modestes écrivains qui voudraient traiter cette matière ; comment ne pas étouffer en eux-mêmes leurs propres impressions; comment ne pas confesser publiquement que toute solution leur paraît impossible? Mais, croyez-moi, il me semble qu'il est par trop absurde que l'homme s'ignore lui-même, quand il lui est donné de connaître toutes choses. Où chercher une différence entre l'homme et l'animal, si l'homme ne sait discuter ni sur ses qualités ni sur sa nature? ne devra-t-on pas alors lui appliquer dans toute leur rigueur a ces paroles du psaume : L'homme élevé à tant d'honneurs n'a pas compris; il a été assimilé aux animaux et leur a été comparé1 ? Puisque Dieu n'a rien créé sans raison, puisqu'il a fait de l'homme un animal raisonnable, capable d'intelligence, jouissant de la raison et d'une vive sensibilité; puisque la divine Providence distribue toutes choses avec sagesse, poids et mesure ; comment admettre que la seule chose qu'elle ait refusée à l'homme ce soit la connaissance de soi-même? Ne voyons-nous pas la sagesse du monde porter vainement ses «investigations jusque sur la vérité elle-même ? Comme elle ne peut l'atteindre dans sa propre nature et son entité réelle, elle porte son flambeau sur tout ce qui se rapproche de la vérité et en présente les caractères ; quelle honte, dès lors, ne serait-ce pas pour un catholique de s'ignorer lui-même et de s'interdire absolument toute recherche à cet égard ? »


  1. Ps. XLVIII, 13. ↩

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Traductions de cette œuvre
A Treatise on the soul and its origin Comparer
De l'âme et de son origine

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