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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De nuptiis et concupiscentia Du mariage et de la concupiscence
LIVRE DEUXIÈME. RÉFUTATION DE JULIEN.

17.

Mais enfin, puisqu'il énumère tout ce qui est bon dans le mariage, pourquoi donc passe-t-il sous silence la passion ou la concupiscence de la chair ? Il n'en parle pas, parce qu'il en rougit ; mais ce qui m'étonne, c'est l'impudence de sa pudeur, puisqu'il ne rougit pas de louer ce qu'il rougit de nommer. Cependant, le voici qui se sert de circonlocutions, plutôt que de s'exprimer clairement. « Après que l'homme a connu sa femme, sous l'impulsion de l'appétit naturel ». Pourquoi parler de cet appétit naturel, plutôt que de nommer franchement la concupiscence de la chair ? Voulait-il uniquement désigner par ces mots la volonté juste et honnête de se donner une postérité, et exclure cette passion dont il rougit, et dont il aime mieux parler d'une manière ambiguë que de formuler clairement sa pensée? Quel est donc cet appétit naturel ? Vouloir la santé, vouloir créer, nourrir et élever des enfants, est-ce l'oeuvre de l'appétit naturel et de la raison, et nullement de la concupiscence ? Nous (725) connaissons parfaitement ses intentions, voilà pourquoi cet appétit naturel signifie à nos yeux le mouvement des sens, les émotions du corps. Ces paroles sont-elles autre chose pour vous que ces feuilles de palmier sous lesquelles il cache ce qui le fait rougir ? Ses circonlocutions sont alors pour lui ce que furent les ceintures pour nos premiers parents. Qu'il se ceigne donc, et qu'il dise : « Après que l'homme eut connu sa femme, sous l'impulsion de l'appétit naturel, le texte sacré ajoute : Eve conçut, enfanta un fils et le nomma Caïn. Et Adam, que dit-il ? J'ai acquis un homme par Dieu1. Peut-on douter qu'un enfant acquis par Dieu ne soit l'oeuvre de Dieu? » Qui donc en doute? quel catholique l'a jamais nié? L'homme est l'œuvre de Dieu ; quant à la concupiscence de la chair, sans laquelle la génération se serait opérée si le péché n'était point venu affaiblir la volonté et souffler la révolte dans les membres, elle n'est point assurément l'oeuvre du Père, mais l'oeuvre du monde2.


  1. Gen. IV, 1.  ↩

  2. I Jean, II, 16. ↩

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Du mariage et de la concupiscence

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