39.
« Vous soutenez », dit-il, « que l'homme n'est pas coupable quand il naît de la fornication, et qu'il n'est pas innocent quand il naît du mariage. C'est là, en effet, ce que l'on peut conclure de cette proposition dans laquelle vous ne craignez pas d'affirmer que le bien naturel peut résulter de l'adultère, et le mal originel du mariage ». Tout lecteur intelligent devinera facilement la perversité de semblables insinuations. Avons. nous dit jamais que l'homme, s'il naît de la fornication, n'est pas coupable? Ce que nous affirmons, c'est que l'homme, qu'il naisse soit du mariage, soit de la fornication, est bon par lui-même en tant qu'il est la créature de Dieu ; ce qui n'empêche pas qu'il naisse coupable, par suite du péché originel. Tel est le sens de ces paroles : Le bien naturel peut découler de l'adultère, comme le mal originel du mariage. Pourquoi donc les dénaturer jusqu'au point de nous faire dire que ce qui naît de l'adultère n'est pas coupable, tandis que ce qui naît du mariage n'est pas innocent ? Dans l'un et l'autre cas l'enfant naît coupable par l'effet du péché originel; et dans l'un et l'autre cas il doit être absous par la régénération, à cause du bien inhérent à sa nature.