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C'est donc à tort que « vous accusez de contradiction celui qui, après avoir dit . Je vis, non pas moi, mais c'est Jésus-Christ qui vit en moi1, ne craint pas d'ajouter: Je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair ». En effet, autant Jésus-Christ vit en lui, autant il livre de combats et remporte de victoires, non pas contre le bien, mais contre le mal qui habite dans sa chair. Pour qu'un homme, par son esprit, convoite contre sa propre chair, ne faut-il pas que l'esprit de Jésus-Christ habite en lui ? Dès lors, à Dieu ne plaise que nous tenions jamais le langage que vous nous prêtez : « L'Apôtre », dites-vous, « aurait parlé comme un homme qui, voulant faire croire à sa prétendue résistance, se serait laissé entraîner comme par la main dans les honteuses profondeurs de la volupté2 » N'est-ce donc pas lui qui s'écrie : « Mais le mal, je ne le fais pas ? » nous montrant par là que la concupiscence de la chair peut bien soulever l'orage des passions, mais que la volonté reste inébranlable dans son refus du péché.
