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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Iulianum l. vi Contre Julien
LIVRE DEUXIÈME. CINQ OBJECTIONS CONTRE LE PÉCHÉ MORTEL.

28.

Dans son commentaire sur le premier psaume, le même évêque ne craint pas de dire que notre nature, soumise à la contagion de la maladie originelle, se sent portée vers le péché, et que, pour nous empêcher de pécher, la religion et la foi nous imposent l'obligation de combattre. Voici ses paroles : « Il en est plusieurs qui, tout en se séparant de l'impiété, par le culte qu'ils rendent au Créateur, ne sont point par cela seul exempts de tout péché; car, cessant de se montrer fidèles à la discipline de l'Eglise, ils deviennent avares, intempérants, colères, méchants, orgueilleux, fourbes, menteurs et voleurs. L'instinct même de notre nature nous porte à tous ces vices; c'est à nous de quitter la voie sur laquelle nous nous sentons entraînés, et, après l'avoir quittée, gardons-nous bien de nous y engager de nouveau. De là cette parole : Bienheureux celui qui ne s'arrête pas dans la voie des pécheurs ! si la nature nous entraîne sur cette voie, que la religion et la foi soient toujours là pour nous en détourner1 ». Allons-nous donc regarder saint Hilaire comme le détracteur de cette nature que Dieu a créée? Non sans doute; car, en sa qualité de catholique, il était convaincu que notre nature humaine est l’oeuvre de Dieu. Ce qu'il accusait donc, c'était ces vices avec lesquels nous naissons, selon cette parole de l'Apôtre : «Par nature, nous, comme les autres, nous avons été enfants de colère2 ». Supposons maintenant que ces paroles que j'ai citées ne soient point de saint Hilaire, mais de moi, que ne diriez-vous pas contre moi ? comme vous sonneriez de la trompette pour annoncer que je suis un manichéen ! Plutôt que de laisser sur votre estomac le poids indigeste de toutes ces malédictions, vomissez-les contre saint Hilaire, et, si vous l'osez, lancez contre lui vos vaines calomnies et vos mensonges insensés. «Nous nous sentons», dit-il, «enclins à tous ces vices par le propre instinct de notre nature ». Quelle est donc cette nature? Parle-t-il de cette nation de ténèbres, poétiquement imaginée par les Manichéens? A Dieu ne plaise ! Il parle en véritable catholique; il parle en illustre docteur de l'Eglise ; car c'est Hilaire lui-même qui nous parle. Ainsi donc, notre nature a été viciée par la prévarication du premier homme; ce qu'il s'agit de faire, ce n'est point de la séparer de tout autre nature, mais uniquement de la guérir ; comment donc pouvez-vous nous accuser de lui donner le démon pour auteur, quand vous osez lui refuser le Christ pour Sauveur, et que vous soutenez que cette même nature peut, ici-bas, vivre dans une innocence parfaite de tout péché ?


  1. Sur le vers. 1. ↩

  2. Eph. II, 3. ↩

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Contre Julien

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