112.
Jul. Aussi je m'étonne grandement que tu aies osé citer ce texte de saint Pierre « On devient l'esclave de celui par qui on a été vaincu[^5] ». Manifestement ces paroles sont en notre faveur, quand nous affirmons que personne ne peut appartenir au démon s'il n'a cédé et ne s'est rendu lâchement à la suite d'un combat de la volonté. Mais elles n'auraient pas dû être citées par toi , puisqu'elles contredisent formellement ta doctrine, quand tu enseignes que le démon possède sous son empire les enfants qui naissent sans avoir encore de volonté personnelle, et par là même sans avoir pu être vaincu et sans avoir pu commettre le péché.
Aug. Ceux que tu prétends n'avoir pas encore été, au moment de leur naissance, en état d'être vaincus ni même de combattre, tirent leur origine de celui en qui tous ont péché; et, ce qui est pire, cet homme fut vaincu sans combat. Adam a existé, et nous avons tous existé en lui ; Adam a péri, et tous ont péri en lui[^1]. Laissez donc approcher des enfants Celui qui est venu chercher ce qui avait péri[^2]; autrement, puisque ces enfants sont eux-mêmes des hommes, vous refusez réellement, et par une odieuse jalousie, un libérateur aux hommes dans la personne de Jésus, de quelque pompeux verbiage que vous croyiez pouvoir couvrir la dureté barbare de cette erreur enseignée par vous.
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II Pierre, II, 19.
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Ambr. Liv. VII sur saint Luc, ch. XV, n. 231.
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Luc, XIX, 10.