6.
Jul. Elles se font un bonheur suprême et un plaisir exquis, d'accuser la faiblesse de la nature, de dire que la chair est coupable de péchés engendrés avec elle; et, bien loin d'attribuer à la volonté de l'homme l'oeuvre de sa conversion, d'appeler du nom de fonctions légitimes des membres humains les crimes que leurs passions leur font commettre : enfin de prétendre que la foi catholique consiste à confesser l'existence du libre arbitre, mais d'un libre arbitre par lequel l'homme est contraint à faire le mal, et privé de la faculté même de vouloir le bien.
Aug. Pourquoi ces colères contre nous, puisque nos désirs par rapport à l'oeuvre de notre conversion, sont d'autant moins douteux que nous demandons plus fidèlement cette conversion au Seigneur? C'est en vain que tu fais retentir avec orgueil les accents d'une éloquence pleine d'emphase. Nous refusons et nous refusons de la manière la plus absolue, d'être comptés parmi ceux qui se confient dans leur propre force[^1]. Notre âme a soif de Dieu[^2], à qui elle dit : « Je vous aimerai, Seigneur, vous qui êtes ma forces[^3]. Car l'homme a la faculté de vouloir le bien; mais c'est le Seigneur qui prépare la volonté[^4]: par suite de la corruption dont celle-ci est atteinte, elle penche facilement vers le mal, et c'est pourquoi la nature a besoin d'être guérie.
-
Ps. XLVIII, 7.
-
Id. LXII, 2.
-
Id. XVII, 2.
-
Prov. VIII, suiv. les Sept.