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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

28.

Julien. Or, que le mal existe, c'est ce que prouvent nos vices nombreux et les peines capitales : il est donc constant que le péché existe. Mais cherchons ce qu'il est; estce un corps dans lequel on découvre plusieurs parties ; est-ce un être simple comme un élément, ou est-ce notre pensée qui le sépare d u reste des objets ? Or, il n'est rien de tout cela. Qu'est-il donc? Le désir d'une volonté libre, que réprouve la justice, ou, pour nous servir d'une première définition, la volonté de faire ce que défend la justice, et dont on est libre de s'abstenir. Examine donc si l'on ne saurait trouver le péché en dehors des termes de cette définition, pour ne point chercher ailleurs ce que nous tenons pour compris. Consultons dès lors la justice du juge, afin que ton témoignage nous montre clairement si ces limites renferment bien le péché dans toutes ses espèces. Dieu nous imputera-t-il ce qu'il fait qu'on ne saurait éviter ? Il n'y aurait aucune justice, mais une souveraine iniquité et même, en ce cas, ce ne serait point châtier, mais multiplier le péché. Qu'un juge équitable punisse une faute, c'est l'ordinaire ; mais si, par l'abus de la justice, la faute tombe sur le juge lui-même, c'est elle qui se venge de lui, ce n'est pas lui qui la châtié. La justice donc ne nous impute que la faute dont nous pouvons librement nous abstenir. Or, on ne saurait appeler libre que cet acte provenant d'une volonté qui s'appartient, et en dehors de toute pression insurmontable des besoins de la nature. Voici donc une définition juste et complète : Le péché, c'est la volonté de faire ce que défend la justice, et dont on peut s'abstenir. Après ces éclaircissements, cherchons d'où vient le péché, ce qu'il était contre tout ordre de chercher avant ces définitions. D'où vient donc le péché ? Je réponds : De la volonté qui agit librement.

Augustin. Est-ce bien d'une volonté qui agit librement, quand l'Apôtre nous dit: « Si donc je fais ce que je ne veux point, ce n'est point moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi[^1] » ? Vois-tu, quand tu demandes d'où vient le péché, et que tu réponds: « de la volonté qui agit librement », que ta pensée s'arrête sur le péché qui n'est point en même temps peine du péché? vois-tu qu'un acte que fait l'homme quand il ne le voudrait point, et que l'Apôtre qualifie néanmoins de péché, n'est plus en rapport avec ta réponse, ni avec cette définition que tu viens de rappeler? Le péché est la volonté de faire ce que défend la justice, et dont on est libre de s'abstenir? Où est la liberté de s'abstenir, quand on s'écrie : « Je fais ce que je ne veux point? » Autre fut donc le péché de la nature humaine, quand elle était libre de s'abstenir du péché, et autre son péché d'aujourd'hui, qu'elle a perdu sa liberté et qu'elle a besoin d'un libérateur. Et ce qui était alors simplement péché, est, au surplus, peine du péché.

  1. Rom VII, 20.
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Contre la seconde réponse de Julien

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