XX.
Notre espérance et notre foi conservent leur vigueur, et, au milieu des scènes du monde, notre âme reste debout, forte de sa patience et de sa confiance en Dieu. L’Esprit-Saint nous parle ainsi par la bouche d‘un prophète : Le figuier ne portera plus de fruits; les vignes n’auront plus de raisins; l’olivier trompera les espérances du cultivateur et les champs lui refuseront sa nourriture. Plus de brebis dans les pâturages, plus de boeufs dans les étables; mais moi je me réjouirai dans le Seigneur, je tressaillerai de joie en Dieu mon Sauveur (Habac., III.). Oui, le véritable serviteur de Dieu, appuyé sur la foi et sur l’espérance, est inaccessible aux calamités de ce monde. Que la vigne refuse ses fruits, que l’olivier se flétrisse, que les herbes épuisées par la sécheresse, meurent dans les champs, qu’importe aux chrétiens? Qu’importe aux serviteurs de Dieu, que le paradis appelle, et qui ont pour patrie le royaume céleste ? Leur joie est grande dans le Seigneur; ils supportent avec courage les maux et les adversités de la vie, parce qu’ils ont en face un meilleur avenir. Régénérés par l’Esprit, nous avons dépouillé la vie terrestre pour commencer une nouvelle existence; nous (269) ne vivons plus pour le monde, mais pour Dieu. Lorsqu’il nous rappellera dans son sein, nous jouirons de la récompense qu’il nous a promise.
Cependant nous ne cessons de prier pour obtenir l’éloignement des ennemis, le retour de la pluie, la cessation des calamités qui nous affligent. Nuit et jour, nous apaisons la colère du Ciel et nous le prions avec instance pour votre tranquillité et votre conservation.
