12. Il ne faut jamais conserver sa colère.
Comment Dieu nous permettrait - il de garder un instant notre colère, puisqu'il ne souffre pas que nous lui offrions le sacrifice de nos prières , si nous savons qu'un de nos frères a quelque chose contre nous ? « Si vous offrez, dit-il , votre présent à l'autel, et si vous vous rappelez que votre frère a quelque chose contre vous, laissez là votre présent devant l'autel, et allez d'abord vous réconcilier avec votre frère, et alors vous viendrez offrir votre présent. » (S. Matth., V, 23.) Comment serait-il permis de rester irrité contre son frère, je ne dis pas plusieurs jours, mais seulement jusqu'au coucher du soleil, puisque Dieu ne nous laisse pas même lui offrir nos prières, lorsqu'un de nos frères a quelque chose contre nous? Et cependant le précepte de l'Apôtre est formel : « Priez sans cesse. » (I Thess., V, 17.) « Élevez en tout lieu vos mains pures, sans colère et sans contestation. » (I Tim., II, 8.) Il s'ensuit donc que nous ne devons jamais prier tant que nous conservons de la rancune dans notre coeur, et que nous violons alors le précepte de l'Apôtre et de l'Évangile qui nous ordonne de toujours prier, ou que si nous prions dans cet état, malgré la défense qui nous est faite, au lieu d'être agréables à Dieu par notre prière, nous l'offensons par notre désobéissance.