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Œuvres Jérôme de Stridon (347-420) Des vanités du siècle
CHAPITRE PREMIER. Néant des travaux de l'homme et de ses connaissances.

V. 9

« Qu'est-ce qui a été autrefois? C'est ce qui doit être à l'avenir. Qu'est-ce qui s'est l'ait? C'est ce qui se doit faire encore, et rien n'est nouveau sous le soleil. » Il parle en général, ce me semble, de toutes les choses dont il a déjà fait le dénombrement ; je veux dire : de la succession continuelle des hommes de siècle en siècle , de la pesante masse de ta terre , du lever et du coucher du soleil, du cours des fleuves qui se jettent dans la mer , de la vaste étendue de l'Océan , en un mot, de tout ce qui tombe sous nos sens et que nous sommes capables de nous représenter par nos pensées. Il nous assure donc qu'on ne voit rien dans la nature qui n'ait déjà paru dans les siècles passés. En effet, les hommes, depuis le commencement du monde, ont coutume de naître et de mourir les uns après les autres. La terre aussi demeure toujours suspendue sur les eaux, et l'on voit régulièrement tous les jours que le soleil se couche le soir après s'être levé le matin. Et pour ne pas m'étendre davantage, je me contente de dire que Dieu, ce grand ouvrier de la nature, a donné aux oiseaux la faculté de voler, aux poissons celle de nager, aux animaux terrestres celle de marcher, et aux serpents la facilité de se glisser sur l'herbe. Un poète comique s'est assez approché des sentiments de l'Ecclésiaste lorsqu'il s'est expliqué de la sorte : « On ne dit rien de notre temps qui n'ait été dit avant nous ; » ce qui fit dire à Donat, mon précepteur grammairien, qui nous expliquait un jour ce vers de Térence : « Malheur à ceux qui se sont servis avant nous de nos propres expressions! » Mais s'il est vrai que les hommes ne peuvent rien prononcer qui soit nouveau et qui n'ait déjà été dit dans les siècles passés , avec combien plus de raison doit-on reconnaître qu'il n'arrive rien de nouveau dans la nature et dans la disposition du monde, dont le gouvernement a été si sage et si parfait dès son origine que Dieu se reposa le septième jour, après qu'il eut créé toutes choses et donné le mouvement à tous les êtres !

J'ai lu dans un certain livre ce raisonnement « Si tout ce qui a été fait sous le soleil existait dans les siècles passés avant que de paraître dans le monde , et si d'ailleurs l'homme n'a été fait qu'après la création du soleil, on doit inférer de ce principe que l'homme était déjà avant que de naître sous le soleil. » Mais on peut aisément se défaire de cette difficulté en disant qu'il s'ensuivrait de ce raisonnement que les bêtes et les moucherons, les plus petits et les plus grands animaux, ont aussi existé avant la création du ciel , à moins qu'on ne prétende montrer par la suite du discours que l'Ecclésiaste n'a parlé que des hommes seuls, et non pas de tous les autres animaux ; car l’Ecriture dit expressément : « Il n'est rien de nouveau sous le soleil, qui parle et qui puisse dire: Voilà une chose nouvelle. » Or, entre tous les animaux, l'homme est le seul qui ait l'usage de la parole. Que si l'on veut soutenir que les autres animaux parlent aussi, ce sera pour nous une grande nouveauté qui détruira la proposition de l'Ecclésiaste, qui nous assure « qu'il n'y a rien de nouveau sous le ciel. »

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