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Œuvres Jérôme de Stridon (347-420) Des vanités du siècle
CHAPITRE VII. Néant des curiosités et des sciences.

V. 17

«Ne soyez pas trop juste, et ne veuillez pas savoir plus qu'il n'est nécessaire, de peur que vous n'en deveniez stupide. » Quand vous verrez quelqu'un d'une humeur sévère et farouche , qui ne pardonne pas la plus petite faute à ses frères, ni une parole mal dite ni une action faite avec lenteur et paresse, dites alors que cet homme est plus juste qu'il ne convient de l'être; car puisque notre Sauveur nous dit : « Ne jugez point, et vous ne serez pas jugés, » et que d'ailleurs il n'est point d'homme sans péché, quand même il ne serait au monde que depuis hier seulement, il parait qu'une trop grande rigueur est une justice inhumaine, inhumana justitia est, et qui n'a aucune compassion de la condition fragile de tous les hommes. Ne soyez donc pas trop, juste, parce que celui qui use d'un petit et d'un grand poids devient un objet d'horreur aux yeux de Dieu. C'est pour cela même que les philosophes ont toujours placé les vertus dans un juste milieu, et dit 'ils ont enseigné que toutes les extrémités étaient vicieuses, soit qu'on aille trop haut, soit qu'on descende trop bas.

Quand l'Ecclésiaste ajoute: «Ne faites pas plus de questions qu'il ne faut, de peur que vous n'en soyez troublé ou n'en deveniez stupide, » il veut nous apprendre que notre esprit est trop borné pour s'élever à une sublime connaissance des mystères et de la sagesse de Dieu , et que nous devons reconnaître en nous-mêmes une extrême fragilité. Aussi saint Paul répond à ceux qui veulent savoir ce qui surpasse les connaissances de l'esprit humain, et qui sont accoutumés à l'aire de ces questions « Pourquoi donc, Dieu se plaint-il ? qui peut résister à sa volonté»? saint Paul. dis-je, leur répond : « O hommes, qui êtes-vous pour contester avec Dieu? » et le reste; car il est à présumer que si l'Apôtre eût répondu à celui qu'on l'ait parler en cet endroit, cet homme se tôt senti si peu capable de comprendre la raison de ce qu'il demandait, que son esprit en serait devenu tout stupide par l'étonnement dont il aurait été saisi , et alors il eût connu par sa propre expérience qu'il y a des grâces inutiles, et gratiam sensisset inutilem. Aussi est-il des dons, selon le même apôtre, qui ne sont d'aucun profit pour celui qui les reçoit. Quia est donum, juxta eumdem apostolum, quod non prosit et cui datum est.

Les Hébreux entendent ce commandement que nous fait l'Écriture : « Ne soyez pas trop juste, » de leur roi Saül, parce qu'il eut compassion d'Agag, et qu'il pardonna et donna la vie à celui que le Seigneur avait commandé de tuer. On peut dire encore, sur l'idée du méchant serviteur de l'Évangile à qui son maître avait fait grâce et remis une grosse somme d'argent, que ce verset doit lui être appliqué, puisqu'il fit voir, par sa dureté à l'égard de son semblable, qu'il était trop juste où il fallait être indulgent et se relâcher de son droit.

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