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Œuvres Tertullien (160-220) De resurrectione carnis De la résurrection de la chair

XXXV.

Mais il ordonne encore « de craindre plutôt ce-lui qui peut précipiter le corps et l'âme dans l'enfer, » c'est-à-dire le Seigneur lui seul, « et non ceux qui tuent le corps sans pouvoir rien sur l'amé, » c'est-à-dire les puissances humaines. Paroles qui témoignent de l'immortalité de l'âme, puisque de sa nature elle ne peut être tuée, et de la mortalité de la chair, puisque c'est elle que l'on tue; d'où il suit que la résurrection des morts est la résurrection de la chair, qui ne peut être tuée dans l'enfer que par sa résurrection. Mais comme on se perd en vaines subtilités sur l'interprétation de ce corps, je déclare qu'à mon jugement le corps de l'homme n'est pas autre chose que cet édifice de chair, de quelque matière qu'il se compose ou se modifie, ce que l'on voit, ce que l'on tient, ce que l'on immole. Ainsi, s'agit-il du corps d'une muraille? je vous montrerai le ciment, les pierres, les briques. Veut-on établir quelque corps plus subtil? qu'on me le produise, qu'on me le montre, qu'on me prouve qu'il est cette substance que les hommes mettent à mort, et je me tais. De même, nous opposerait-on le corps de l'âme? Subterfuge inutile! Puisque le Seigneur nomme à la fois « et le corps et l'âme qui sont précipités dans l'enfer, » il distingue l'ame d'avec le corps, et nous laisse entendre ce corps que nous avons sous les yeux, en d'autres termes, cette chair qui, si elle doit être tuée dans l'enfer pour n'avoir pas craint davantage d'être tuée par Dieu, de même sera vivifiée pour la vie éternelle, si elle a mieux aimé être immolée par les hommes. Conséquemment, si on veut prendre l'immolation de la chair et de l'ame dans les supplices de l'enfer, pour la mort et la destruction de l'une |489 ainsi que de l'autre substance, anéanties et non châtiées, qu'on se souvienne que le feu de l'enfer est éternel, et que le feu est annoncé comme une peine éternelle; de là, que l'on comprenne que cette immolation éternelle est bien plus à redouter que celle du temps et des hommes; alors il faudra bien croire éternelles les substances qui mourront éternellement dans les supplices. Indubitablement, puisqu'après la résurrection, le corps doit perdre la vie ainsi que l'ame dans les supplices de l'enfer, il sort de là une preuve irrésistible et de la résurrection de la chair et de la mort éternelle. Ne serait-il pas d'ailleurs complètement absurde que la chair ressuscitée fût livrée dans l'enfer à une mort qui l'anéantirait, puisque la destruction, elle l'eût trouvée sans avoir besoin de ressusciter? En effet, il est bien croyable que la vie soit rendue à la chair, pour cesser d'être, elle qui a déjà cessé d'être une fois!

Noire Seigneur, nous confirmant dans la même espérance, ajoute l'exemple des deux passereaux, « dont l'un, dit-il, ne tombera pas sur la terre sans la volonté de Dieu, » afin que par là tu croies que la chair qui est tombée dans la terre peut ressusciter par la volonté du même Dieu. Sans doute ce privilège n'est pas donné aux passereaux: mais « nous valons plus que beaucoup de passereaux, » puisque nous ne tombons que pour nous relever. Enfin nous déclarer « que tous les cheveux de notre tête sont comptés, » n'est-ce pas nous promettre qu'il n'en périra pas un seul? S'ils doivent périr, à quoi bon les avoir comptés, sinon parce que s'accomplit cette parole: Je ne laisserai rien périr de tout ce que mon « Père m'a donné; » c'est-à-dire ni cheveu, ni œil, ni dent? D'ailleurs d'où viendraient « les pleurs et les grincements de dents au fond de l'enfer, » si ce n'est des yeux et des dents? Une fois que le corps souffre une seconde mort dans l'enfer, ainsi « précipité dans les ténèbres extérieures, » les yeux y subissent le châtiment qui leur est propre. Le convive qui se présente au festin nuptial sans le vêlement |490 des bonnes œuvres, « aura les pieds et les mains liés, » sans doute parce qu'il est ressuscité avec son corps. De même encore le serviteur « qui est admis au festin dans le royaume de Dieu, qui s'assied sur le trône de Jésus-Christ, qui siège à sa droite ou à sa gauche, et qui mange du fruit de la vie, » est un symbole fidèle de la résurrection des corps.

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