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Mais assez sur ce sujet. Jusqu’ici nous avons fait l’éducation du roi belliqueux; nous avons maintenant à former le roi pacifique. Mais, disons-le d’abord, un roi belliqueux peut, mieux que tout autre, être pacifique. En effet celui-là seul conserve aisément la paix qui a la force nécessaire pour faire repentir un ennemi de ses injustes agressions. Un prince s’est assuré un règne tranquille lorsque, ne voulant attaquer personne, il s’est mis en état de repousser toutes les attaques; pour qu’on ne songe pas à le combattre, il faut qu’il soit tout prêt à se battre. La paix est de beaucoup préférable à la guerre, car on ne fait la guerre que pour avoir la paix; l’objet que l’on poursuit est plus précieux que les moyens mis en œuvre pour l’atteindre. L’empire comprend deux populations, l’une armée, l’autre sans armes: le souverain se doit à l’une et à l’autre. Après s’être mêlé aux soldats, qu’il parcoure les provinces, les cités; qu’il se montre à ceux qui peuvent, en toute sécurité, grâce à nos guerriers, vaquer aux travaux des champs et jouir des bienfaits de la vie civile; qu’il visita autant de contrées, autant de villes qu’il lui sera possible. Même les parties de l’Empire qu’il ne pourra voir devront encore ressentir les effets de sa sollicitude; voici surtout comment il peut la témoigner.