CHAPITRE IV. MALHEUR A LA SCIENCE QUI IGNORE DIEU!
7. Seigneur, Dieu de vérité, vous plaît-il celui qui sait tout cela? Malheureux qui le sait et vous ignore! Heureux qui l’ignore et vous connaît! Et celui qui a cette double science n’est heureux que par vous seul, si, vous connaissant, il vous glorifie comme Dieu, s’il vous rend hommage, s’il ne se dissipe pas dans la vanité de ses pensées.
Mieux vaut celui qui sait posséder un arbre et vous rendre grâces de ses fruits, sans savoir la hauteur de sa tige et l’étendue de ses branches, que celui qui sait la mesure des rameaux et le compte des feuilles, sans en jouir, sans en connaître, sans en aimer le Créateur; ainsi, le fidèle a ce monde pour trésor; tout ce qu’il renonce, il le retrouve en vous, ô Souverain de l’univers! et quoiqu’il ignore la marche de l’étoile polaire, n’est-ce pas folie de mettre en doute la supériorité de cet humble croyant sur cet arpenteur du ciel, ce calculateur des étoiles, ce peseur des éléments, qui vous néglige, vous l’Ordonnateur de toutes choses « selon la mesure, le nombre et le poids (sag. XI, 21)? »
