21.
Mais si cela est absurde, que dire ? n'y aura-t-il faux témoignage que quand on ment pour calomnier quelqu'un , ou pour dissimuler sa fauté, ou pour l'opprimer devant les tribunaux ? Car il semble que le juge a besoin de témoin pour connaître une cause. Mais si l'Écriture n'entendait qu'en ces sens le mot de témoin, l'Apôtre n'eût pas dit : « Nous nous trouvons même être de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous rendons ce témoignage contre Dieu, qu'il a ressuscité le Christ, que pourtant. il n'a pas ressuscité1 ». Par là il fait voir que le mensonge est un faux témoignage, même quand on le dit pour louer faussement quelqu'un.
Serait-ce que le faux témoignage consiste à mentir pour calomnier quelqu'un ou pour dissimuler une faute, ou pour causer un préjudice quelconque ? Mais si le mensonge qui tend à ôter à quelqu'un la vie temporelle est détestable, à combien plus forte raison celui qui porte atteinte à la vie éternelle ? Or tel est le mensonge qui touche l'enseignement religieux. Voilà pourquoi l'Apôtre qualifie de faux témoignage un mensonge à l'égard du Christ, quoique proféré sous l'apparence d'un éloge. Mais si c'est un mensonge qui ne soit point calomnieux, qui ne couvre aucun péché, qui ne soit point dit sur la réquisition d'un juge, qui serve à quelqu'un sans nuire à personne, faudra-t-il dire que ce n'est point un faux témoignage, ni un mensonge blâmable ?
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I Cor. XV, 15 ↩