Edition
ausblenden
De civitate Dei (CCSL)
Caput XIII: Quod, dum exponitur quid Saturnus quidue sit Genius, uterque unus Iuppiter esse doceatur.
Sed quid de hoc Ioue plura, ad quem fortasse ceteri referendi sunt, ut inanis remaneat deorum opinio plurimorum, cum hic ipse sint omnes, siue quando partes eius uel potestates existimantur, siue cum uis animae, quam putant per cuncta diffusam, ex partibus molis huius, in quas uisibilis mundus iste consurgit, et multiplici administratione naturae quasi plurium deorum nomina accepit? quid est enim et Saturnus ? unus, inquit, de principibus deus, penes quem sationum omnium dominatus est. nonne expositio uersuum illorum Valerii Sorani sic se habet, Iouem esse mundum et eum omnia semina ex se emittere et in se recipere? ipse est igitur penes quem sationum omnium dominatus est. quid est Genius ? deus, inquit, qui praepositus est ac uim habet omnium rerum gignendarum. quem alium hanc uim habere credunt quam mundum, cui dictum est: Iuppiter progenitor genetrix que ? et cum alio loco genium dicit esse uniuscuiusque animum rationalem et ideo esse singulos singulorum, talem autem mundi animum deum esse: ad hoc idem utique reuocat, ut tamquam uniuersalis genius ipse mundi animus esse credatur. hic est igitur quem appellant Iouem. nam si omnis genius deus et omnis uiri animus genius, sequitur ut sit omnis uiri animus deus; quod si et ipsos abhorrere absurditas ipsa conpellit, restat ut eum singulariter et excellenter dicant deum Genium, quem dicunt mundi animum ac per hoc Iouem.
Übersetzung
ausblenden
La cité de dieu
CHAPITRE XIII.
SATURNE ET GÉNIUS NE SONT AUTRES QUE JUPITER.
Mais à quoi bon parler davantage de ce Jupiter, à qui peut-être il convient de rapporter toutes les autres divinités? Et dès lors la pluralité des dieux ne subsiste plus, du moment que Jupiter les comprend tous, soit qu’on les regarde comme ses parties ou ses puissances, soit qu’on donne à l’âme du monde partout répandue le nom de plusieurs dieux à cause des différentes parties de l’univers ou des différentes opérations de la nature. Qu’est-ce, en effet, que Saturne? « C’est, dit Varron, un des principaux dieux, dont le pouvoir s’étend sur toutes les semences ». Or, n’a-t-il pas expliqué tout à l’heure les vers de Valénus Soranus en soutenant que Jupiter est le monde, qu’il répand hors de soi toutes les semences et les absorbe toutes en soi? Jupiter ne diffère donc pas du dieu dont le pouvoir s’étend sur toutes les semences. Qu’est-ce maintenant que Génius? « Un dieu, dit Varron, qui a autorité et pouvoir sur toute génération ». Mais le dieu qui a ce pouvoir, qu’est-il autre chose que le monde, invoqué par Valérius sous le nom de « Jupiter père et mère de toutes choses? » Et quand Varron soutient ailleurs que Génius est l’âme raisonnable de chaque homme, assurant d’autre part que c’est l’âme raisonnable du monde qui est Dieu, ne donne-t-il pas à entendre que l’âme du monde est une sorte de Génie universel? C’est donc ce Génie que l’on nomme Jupiter; car si vous entendez que tout Génie soit un dieu et que l’âme de chaque homme soit un Génie, il en résultera que l’âme de chaque homme sera un dieu, conséquence tellement absurde que les païens eux-mêmes sont obligés de la-rejeter; d’où il suit qu’il ne leur reste plus qu’à nommer proprement et par excellence Génius le dieu, qui est, suivant eux, l’âme du monde, c’est-à-dire Jupiter.