Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput XII: De ternis contrariis, quibus secundum Platonicos daemonum hominumque natura distinguitur.
Sed nunc de his agimus, quos in natura propria descripsit inter deos et homines genere animalia, mente rationalia, animo passiua, corpore aeria, tempore aeterna. nempe cum prius deos in sublimi caelo, homines autem in terra infima disiunctos locis et naturae dignitate secerneret, ita conclusit: habetis, inquit, interim bina animalia: deos ab hominibus plurimum differentes loci sublimitate, uitae perpetuitate, naturae perfectione, nullo inter se propinquo communicatu, cum et habitacula summa ab infimis tanta intercapedo fastigii dispescat, et uiuacitas illic aeterna et indefecta sit, hic caduca et subsiciua, et ingenia illa ad beatitudinem sublimata, haec ad miserias infimata. hic terna uideo commemorata contraria de duabus naturae partibus ultimis, id est summis atque infimis. nam tria quae proposuit de dis laudabilia, eadem repetiuit, aliis quidem uerbis, ut eis aduersa alia tria ex hominibus redderet. tria deorum haec sunt: loci sublimitas, uitae perpetuitas, perfectio naturae. haec aliis uerbis ita repetiuit, ut eis tria contraria humanae condicionis obponeret. cum et habitacula, inquit, summa ab infimis tanta intercapedo fastigii dispescat, quia dixerat loci sublimitatem; et uiuacitas, inquit, illic aeterna et indefecta sit, hic caduca et subsiciua, quia dixerat uitae perpetuitatem; et ingenia illa, inquit, ad beatitudinem sublimata, haec ad miserias infimata, quia dixerat naturae perfectionem. tria igitur ab eo posita sunt deorum, id est locus sublimis, aeternitas, beatitudo; et his contraria tria hominum, id est locus infimus, mortalitas, miseria.
Übersetzung
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La cité de dieu
CHAPITRE XII.
DES TROIS QUALITÉS CONTRAIRES QUI, SUIVANT LES PLATONICIENS, DISTINGUENT LA NATURE DES DÉMONS DE CELLE DES HOMMES.
Mais ne parlons maintenant que des démons proprement dits, de ceux qu’Apulée a définis:
quant au genre, des animaux; quant à l’esprit, raisonnables; quant à l’âme, sujets aux passions; quant au corps, aériens; quant au temps, éternels, Après avoir placé les dieux au ciel et les hommes sur la terre, séparant ces deux classes d’êtres tant par la distance des lieux que par l’inégalité des natures, il conclut en ces termes : « Vous avez donc deux sortes d’animaux, les hommes d’une part, et de l’autre les dieux, si différents des hommes par la hauteur de leur séjour, par la durée éternelle de leur vie et par la perfection de leur nature, en sorte qu’il n’y a entre eux aucune communication prochaine; car le ciel est séparé de la terre par un espace immense: en haut, une vie éternelle et indéfectible, en bas, une vie faible et caduque ; enfin, les esprits célestes planent au faîte de la béatitude; les hommes sont plongés dans les abîmes de la misère ». Voilà donc les trois qualités contraires qui séparent les natures extrêmes, la plus haute et la plus basse. Apulée reproduit ici, quoiqu’en d’autres termes, les trois caractères d’excellence qu’il attribue aux dieux, et il leur oppose les trois caractères d’infériorité inhérents à la condition humaine. Les trois attributs des dieux sont la sublimité du séjour, l’éternité de la vie, la perfection de la nature; les trois caractères opposés des hommes sont: un séjour inférieur, une vie mortelle, une condition misérable.
1?
-
De deo Socr., p. 44. ↩