Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput XV: De temporali conditione generis humani, quam deus nec nouo consilio instituerit nec mutabili uoluntate.
Quid autem mirum est, si in his circuitibus errantes nec aditum nec exitum inueniunt? quia genus humanum atque ista nostra mortalitas nec quo initio coepta sit sciunt, nec quo fine claudatur; quandoquidem altitudinem dei penetrare non possunt, qua, cum ipse sit aeternus et sine initio, ab aliquo tamen initio exorsus est tempora et hominem, quem numquam antea fecerat, fecit in tempore, non tamen nouo et repentino, sed inmutabili aeternoque consilio. quis hanc ualeat altitudinem inuestigabilem uestigare et inscrutabilem perscrutari, secundum quam deus hominem temporalem, ante quem nemo umquam hominum fuit, non mutabili uoluntate in tempore condidit et genus humanum ex uno multiplicauit? quandoquidem psalmus ipse cum praemisisset atque dixisset: tu, domine, seruabis nos et custodies nos a generatione hac et in aeternum ac deinde repercussisset eos, in quorum stulta inpiaque doctrina nulla liberationis et beatitudinis animae seruatur aeternitas, continuo subiciens: in circuitu inpii ambulabunt: tamquam ei diceretur: quid ergo tu credis, sentis, intellegis? numquidnam existimandum est subito deo placuisse hominem facere, quem numquam antea infinita retro aeternitate fecisset, cui nihil noui accidere potest, in quo mutabile aliquid non est ? continuo respondit ad ipsum eum loquens: secundum altitudinem tuam multiplicasti filios hominum. sentiant, inquit, homines quod putant, et quod eis placet opinentur et disputent: secundum altitudinem tuam, quam nullus potest nosse hominum, multiplicasti filios hominum. ualde quippe altum est et semper fuisse, et hominem, quem numquam fecerat, ex aliquo tempore primum facere uoluisse, nec consilium uoluntatemque mutasse.
Übersetzung
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La cité de dieu
CHAPITRE XV.
DE LA CRÉATION DU GENRE HUMAIN, LAQUELLE A ÉTÉ OPÉRÉE DANS LE TEMPS, SANS QU’IL Y AIT EU EN DIEU UNE DÉCISION NOUVELLE, NI UN CHANGEMENT DE VOLONTÉ.
Est-il surprenant qu’égarés en ces mille détours, ils ne puissent trouver ni entrée, ni issue? Ils ignorent et l’origine du genre humain et le terme de sa destinée terrestre, parce qu’ils ne sauraient pénétrer la profondeur des conseils de Dieu, ni concevoir comment il a pu, lui éternel et sans commencement, donner un commencement au temps, et comment il a fait naître dans le temps un homme que nul homme n’avait précédé, non par une soudaine et nouvelle résolution, mais par un dessein éternel et immuable. Qui pourra sonder cet abîme et pénétrer ce mystère impénétrable? Qui pourra comprendre que Dieu, sans changer de volonté, ait créé dans le temps l’homme temporel, et d’un premier homme fait sortir le genre humain? Aussi le Psalmiste, après avoir dit : « Vous nous conserverez toujours, Seigneur, depuis ce siècle jusqu’en l’éternité », a-t-il rejeté ensuite l’opinion folle et impie de ceux qui ne veulent pas que la délivrance et la félicité de l’âme soient éternelles, en ajoutant: « Les impies vont, tournant dans un cercle », comme si on lui eût adressé ces paroles: Quelle est donc votre croyance, votre sentiment, votre pensée? Faut-il croire que Dieu ait conçu tout d’un coup le dessein de créer l’homme, après être resté une éternité sans le créer, lui à qui rien ne peut survenir de nouveau, lui qui n’admet en son être rien de muable? — Le Psalmiste répond, en s’adressant ainsi à Dieu: « Vous avez multiplié les enfants des hommes « selon la profondeur de vos conseils » ; comme s’il disait : Que les hommes en pensent ce qu’il leur plaira, vous avez multiplié les enfants des hommes selon vos conseils, dont la profondeur est impénétrable. Et en effet, c’est un profond mystère que Dieu ait toujours été et qu’il ait voulu créer l’homme dans le temps, sans changer de dessein ni de volonté.