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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430)

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De civitate Dei (CCSL)

Caput IV: Quid sit secundum hominem, quid autem secundum deum uiuere.

Cum ergo uiuit homo secundum hominem, non secundum deum, similis est diabolo; quia nec angelo secundum angelum, sed secundum deum uiuendum fuit, ut staret in ueritate et ueritatem de illius, non de suo mendacium loqueretur. nam et de homine alio loco idem apostolus ait: si autem ueritas dei in meo mendacio abundauit. nostrum dixit mendacium, ueritatem dei. cum itaque uiuit homo secundum ueritatem, non uiuit secundum se ipsum, sed secundum deum. deus est enim qui dixit: ego sum ueritas. cum uero uiuit secundum se ipsum, hoc est secundum hominem, non secundum deum, profecto secundum mendacium uiuit; non quia homo ipse mendacium est, cum sit eius auctor et creator deus, qui non est utique auctor creatorque mendacii, sed quia homo ita factus est rectus, ut non secundum se ipsum, sed secundum eum, a quo factus est, uiueret, id est illius potius quam suam faceret uoluntatem: non ita uiuere, quemadmodum est factus ut uiueret, hoc est mendacium. beatus quippe uult esse etiam non sic uiuendo ut possit esse. quid est ista uoluntate mendacius? unde non frustra dici potest omne peccatum esse mendacium. non enim fit peccatum nisi ea uoluntate, qua uolumus ut bene sit nobis uel nolumus ut male sit nobis. ergo mendacium est, quod cum fiat ut bene sit nobis, hinc potius male est nobis, uel cum fiat ut melius sit nobis, hinc potius peius est nobis. unde hoc, nisi quia de deo potest bene esse homini, quem delinquendo deserit, non de se ipso, secundum quem uiuendo delinquit? quod itaque diximus, hinc extitisse duas ciuitates diuersas inter se atque contrarias, quod alii secundum carnem, alii secundum spiritum uiuerent: potest etiam isto modo dici quod alii secundum hominem, alii secundum deum uiuant. apertissime quippe Paulus ad Corinthios dicit: cum enim sint inter uos aemulatio et contentio, nonne carnales estis et secundum hominem ambulatis? quod ergo est ambulare secundum hominem, hoc est esse carnalem, quod a carne, id est a parte hominis, intellegitur homo. eosdem ipsos quippe dixit superius animales, quos postea carnales, ita loquens: quis enim scit, inquit, hominum, quae sunt hominis, nisi spiritus hominis, qui in ipso est? sic et quae dei sunt, nemo scit nisi spiritus dei. nos autem, inquit, non spiritum huius mundi accepimus, sed spiritum qui ex deo est, ut sciamus quae a deo donata sunt nobis; quae et loquimur, non in sapientiae humanae doctis uerbis, sed doctis spiritu, spiritalibus spiritalia conparantes. animalis autem homo non percipit quae sunt spiritus dei; stultitia est enim illi. talibus igitur, id est animalibus, paulo post dicit: et ego, fratres, non potui loqui uobis quasi spiritalibus, sed quasi carnalibus; et illud et hoc eodem loquendi modo, id est a parte totum. et ab anima namque et a carne, quae sunt partes hominis, potest totum significari, quod est homo; atque ita non est aliud animalis homo, aliud carnalis, sed idem ipsum est utrumque, id est secundum hominem uiuens homo; sicut non aliud quam homines significantur, siue ubi legitur: ex operibus legis non iustificabitur omnis caro, siue quod scriptum est: septuaginta quinque animae descenderunt cum Iacob in Aegyptum. et ibi enim per omnem carnem omnis homo, et ibi per septuaginta quinque animas septuaginta quinque homines intelleguntur. et quod dictum est: non in sapientiae humanae doctis uerbis, potuit dici: non in sapientiae carnalis; sicut quod dictum est: secundum hominem ambulatis, potuit dici: secundum carnem. magis autem hoc apparuit in his quae subiunxit: cum enim quis dicat: ego quidem sum Pauli, alius autem: ego Apollo, nonne homines estis? quod dicebat: animales estis, et: carnales estis, expressius dixit: homines estis, quod est: secundum hominem uiuitis, non secundum deum, secundum quem si uiueretis, di essetis.

Traduction Masquer
La cité de dieu

CHAPITRE IV.

CE QUE C’EST QUE VIVRE SELON L’HOMME ET QUE VIVRE SELON DIEU.

Lors donc que l’homme vit selon l’homme, et non selon Dieu, il est semblable au diable, parce que l’ange même ne devait pas vivre selon l’ange, mais selon Dieu, pour demeurer dans la vérité et pour parler le langage de la vérité qui vient de Dieu, et non celui du mensonge songe qu’il tire de son propre fond. Si le même Apôtre dit dans un autre endroit: « La vérité a éclaté davantage par mon mensonge1 »; n’est-ce pas déclarer que le mensonge est de l’homme, et la vérité de Dieu? Ainsi, quand l’homme vit selon la vérité, il ne vit pas selon lui-même, mais selon Dieu; car c’est Dieu qui a dit : « Je suis la vérité’». Quand il vit selon lui-même, il vit selon le mensonge, non qu’il soit lui-même mensonge, ayant pour auteur et pour créateur un Dieu qui n’est point auteur ni créateur du mensonge, mais parce que l’homme n’a pas été créé innocent pour vivre selon lui-même, mais pour vivre selon celui qui l’a créé, c’est-à-dire pour faire plutôt la volonté de Dieu que la sienne. Or, ne pas vivre de la façon pour laquelle il a été créé, voilà le mensonge. Car il veut certainement être heureux, même en ne vivant pas comme il faut pour l’être, et quoi de plus mensonger que cette volonté? Aussi peut-on fort bien dire que tout péché est un mensonge. Nous ne péchons en effet que par la même volonté qui nous porte à désirer d’être heureux, ou à craindre d’être malheureux. Il y a donc mensonge, quand ce que nous faisons pour devenir heureux ne seul qu’à nous rendre malheureux. Et d’où vient cela, sinon de ce que l’homme ne saurait trouver son bonheur qu’en Dieu, qu’il abandonne en péchant, et non en soi-même?

Nous avons dit que tous les hommes sont partagés en deux cités différentes et contraires, parce que les uns vivent selon la chair, et les autres selon l’esprit; on peut aussi exprimer la même idée en disant que les uns vivent selon l’homme, et les autres selon Dieu. Saint Paul use même de cette expression dans son épître aux Corinthiens, quand il dit: « Puis- qu’il y a encore des rivalités et des jalousies parmi vous, n’est-il pas visible que vous êtes charnels et que vous marchez encore selon l’homme2? » C’est donc la même chose de marcher selon l’homme et d’être charnel, en prenant la chair, c’est-à-dire une partie de l’homme pour l’homme tout entier. Il avait appelé un peu auparavant animaux ceux qu’il nomme ici charnels : « Qui des hommes, dit-il, connaît ce qui est en l’homme, si ce n’est l’es prit même de l’homme qui est en lui? Ainsi personne ne connaît ce qui est en Dieu que l’esprit de Dieu. Or, nous n’avons pas reçu l’esprit prit du monde, mais l’esprit de Dieu, pour connaître les dons que Dieu nous a faits; et nous les annonçons, non dans le docte langage de la sagesse humaine, mais comme des hommes instruits par l’esprit de Dieu et qui parlent spirituellement des choses spirituelles. Pour l’homme animal, il ne conçoit point ce qui est l’esprit de Dieu; car cela passe à son sens pour une folie 3». Il s’adresse à ces sortes d’hommes qui sont encore animaux, lorsqu’il dit un peu après : « Aussi, mes frères, n’ai-je pu vous parler comme à des personnes spirituelles, mais comme à des hommes qui sont encore charnels4 »; ce que l’on doit encore entendre de la même manière, c’est-à-dire la partie pour le tout. L’homme tout entier peut être désigné par l’esprit ou par la chair, qui sont les deux parties qui le composent; et dès lors l’homme animal et l’homme charnel ne sont point deux choses différentes, mais une même chose, c’est-à-dire l’homme vivant selon l’homme. Et c’est ainsi qu’on ne doit entendre que l’homme, soit en ce passage : « Nulle chair ne sera justifiée par les oeuvres de la loi5 » ; soit en celui-ci : « Soixante et quinze âmes6 descendirent en Egypte avec Jacob7 ». Toute chair veut dire tout homme, et soixante-quinze âmes est pour soixante-quinze hommes. L’Apôtre dit : « Je ne vous parlerai pas le docte langage de la sagesse humaine »; il aurait pu dire : de la sagesse charnelle. Il dit aussi : « Vous marchez selon l’homme »; dans le même sens où il

aurait dit : selon la chair. Mais cela paraît plus clairement dans ces paroles : « Lorsque l’un dit : Je suis à Paul, et l’autre : Je suis à Apollo, n’êtes-vous pas encore des hommes8? » . Il appelle hommes ceux qu’il avait auparavant appelés charnels et animaux. Vous êtes des hommes, dit-il, c’est-à-dire vous vivez selon l’homme, et non pas selon Dieu; car si vous viviez selon Dieu, vous seriez des dieux.


  1. Rom. III, 7. ↩

  2. I Cor. III, 3. ↩

  3. I Cor. II, 11—14.  ↩

  4. Ibid. III, 1.  ↩

  5. Rom, III, 20. ↩

  6. Saint Augustin suit en cet endroit la version des Septante, car la Vulgate porte soixante-dix âmes, et non soixante-quinze. Les Actes des Apôtres (VII, 14) sont d’accord avec les Septante. Voyez plus bas, livre XVI, ch. 40. ↩

  7. Gen. XLVI, 27.  ↩

  8. I Cor, III, 4. ↩

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