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De civitate Dei (CCSL)
Caput XXX: De Loth a Sodomis liberato atque eisdem caelesti igne consumptis et de Abimelech, cuius concupiscentia castitati Sarrae nocere non potuit.
Post hanc promissionem liberato de Sodomis Loth et ueniente igneo imbre de caelo tota illa regio inpiae ciuitatis in cinerem uersa est, ubi stupra in masculos in tantam consuetudinem conualuerant, quantam leges solent aliorum factorum praebere licentiam. uerum et hoc eorum supplicium specimen futuri iudicii diuini fuit. nam quo pertinet quod prohibiti sunt qui liberabantur ab angelis retro respicere, nisi quia non est animo redeundum ad ueterem uitam, qua per gratiam regeneratus exuitur, si ultimum euadere iudicium cogitamus? denique uxor Loth, ubi respexit, remansit et in salem conuersa hominibus fidelibus quoddam praestitit condimentum, quo sapiant aliquid, unde illud caueatur exemplum. inde rursus Abraham fecit in Geraris apud regem ciuitatis illius Abimelech, quod in Aegypto de coniuge fecerat, eique intacta similiter reddita est. ubi sane Abraham obiurganti regi, cur tacuisset uxorem sororemque dixisset, aperiens quid timuerit etiam hoc addidit: etenim uere soror mea est de patre, sed non de matre, quia de patre suo soror erat Abrahae, de quo propinqua eius erat. tantae autem pulchritudinis fuit, ut etiam in illa aetate posset adamari.
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La cité de dieu
CHAPITRE XXX.
DESTRUCTION DE SODOME; DÉLIVRANCE DE LOT; CONVOITISE INFRUCTUEUSE D’ABIMÉLECH POUR SARRA.
Lot étant sorti de Sodome après cette promesse, une pluie de feu tomba du ciel1 et réduisit en cendre ces villes infâmes, où le débordement était si grand que l’amour contre nature y était aussi commun que les autres actions autorisées par les lois2. Ce châtiment effroyable fut une image du jugement dernier3 . Pourquoi, en effet, ceux qui échappèrent de cette ruine reçurent-ils des anges l’ordre de ne point regarder derrière eux, sinon parce que, si nous voulons éviter la rigueur du jugement à venir, nous ne devons pas retourner par nos désirs aux habitudes du vieil homme dont nous nous sommes dépouillés par la grâce du baptême. Aussi la femme de Loi, ayant contrevenu à ce commandement, fut punie sur-le-champ, et son changement en statue de sel est un avertissement très-sensible donné aux fidèles pour qu’ils aient à se garantir d’un semblable malheur4. Dans la suite, Abraham, à Gérara, employa, pour préserver sa femme, le même ) moyen dont il s’était servi en Egypte5; en sorte qu’Abimélech, roi de ces pays, lui rendit Sarra sans l’avoir touchée. Et comme il blâmait Abraham de son stratagème, celui-ci, tout en avouant que la crainte l’avait obligé d’en user de la sorte, ajouta : « De plus, elle est vraiment ma soeur, car elle est fille de mon père, quoiqu’elle ne le soit pas de ma mère6 ». En effet, Sarra, du côté de son père, était soeur d’Abraham et une de ses plus proches parentes ; et elle était si belle que même à cet âge, elle pouvait inspirer de l’amour.