Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput XVIII: Quid apostolus Petrus de nouissimo dei iudicio praedicarit.
Nunc iam uideamus, quid etiam apostolus Petrus de hoc iudicio scripserit: uenient, inquit, in nouissimo dierum inlusione inludentes, secundum proprias concupiscentias suas euntes et dicentes: ubi est promissum praesentiae ipsius? ex quo enim patres dormierunt, sic omnia perseuerant ab initio creaturae. latet enim illos hoc uolentes, quia caeli erant olim et terra de aqua, et per aquam constituta dei uerbo, per quae, qui tunc erat mundus, aqua inundatus deperiit. qui autem nunc sunt caeli et terra, eodem uerbo repositi sunt, igni reseruandi in diem iudicii et perditionis hominum inpiorum. hoc unum uero non lateat uos, carissimi, quia unus dies apud dominum sicut mille anni et mille anni sicut dies unus. non tardat dominus promissum, sicut quidam tarditatem existimant; sed patienter fert propter uos, nolens aliquem perire, sed omnes in paenitentiam conuerti. ueniet autem dies domini ut fur, in quo caeli magno inpetu transcurrent, elementa autem ardentia resoluentur et terra et quae in ipsa sunt opera exurentur. his ergo omnibus pereuntibus quales oportet esse uos in sanctis conuersationibus exspectantes et properantes ad praesentiam diei domini, per quam caeli ardentes soluentur et elementa ignis ardore decoquentur? nouos uero caelos et terram nouam secundum promissa ipsius exspectamus, in quibus iustitia inhabitat. nihil hic dixit de resurrectione mortuorum, sed sane de perditione mundi huius satis. ubi etiam commemorans factum ante diluuium uidetur admonuisse quodammodo, quatenus in fine huius saeculi mundum istum periturum esse credamus. nam et illo tempore perisse dixit, qui tunc erat, mundum; nec solum orbem terrae, uerum etiam caelos, quos utique istos aerios intellegimus, quorum locum ac spatium tunc aqua crescendo superauerat. ergo totus aut paene totus aer iste uentosus - quod caelum uel potius caelos uocat, sed utique istos imos, non illos supremos, ubi sol et luna et sidera constituta sunt - conuersus fuerat in umidam qualitatem atque hoc modo cum terra perierat, cuius terrae utique prior facies fuerat deleta diluuio. qui autem nunc sunt, inquit, caeli et terra, eodem uerbo repositi sunt, igni reseruandi in diem iudicii et perditionis hominum inpiorum. proinde qui caeli et quae terra, id est, qui mundus pro eo mundo qui diluuio periit, ex eadem aqua repositus est, ipse igni nouissimo reseruatur in diem iudicii et perditionis hominum inpiorum. nam et hominum propter magnam quandam commutationem non dubitat dicere perditionem futuram, cum tamen eorum quamuis in aeternis poenis sit mansura natura. quaerat forsitan aliquis, si post factum iudicium iste mundus ardebit, antequam pro illo caelum nouum et terra noua reponatur, eo ipso tempore conflagrationis eius ubi erunt sancti, cum eos habentes corpora in aliquo corporali loco esse necesse sit. possumus respondere futuros eos esse in superioribus partibus, quo ita non adscendet flamma illius incendii, quemadmodum nec unda diluuii. talia quippe illis inerunt corpora, ut illic sint, ubi esse uoluerint. sed nec ignem conflagrationis illius pertimescent inmortales atque incorruptibiles facti, si uirorum trium corruptibilia corpora atque mortalia in camino ardenti inlaesa uiuere potuerunt.
Übersetzung
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La cité de dieu
CHAPITRE XVIII.
CE QU’ANNONCE SAINT PIERRE TOUCUANT LE JUGEMENT DERNIER
Voyons maintenant ce que l’apôtre saint Pierre a écrit sur ce jugement: « Dans les derniers jours, dit-il, viendront des séducteurs pleins d’artifices, qui, marchant à la suite de leurs passions, diront : Qu’est devenue la promesse de son avénement? car, depuis que nos pères sont morts, toutes choses se passent comme au commencement de la création. — Paroles d’insensés qui ne veulent pas savoir que les cieux furent d’abord dégagés des eaux par la parole de Dieu, aussi bien que la terre, et que le monde d’alors périt et fut submergé par les eaux. Mais les cieux et la terre qui existent à présent ont été rétablis par la même parole de Dieu, et sont destinés à être brûlés par le feu au jour du jugement, lorsque les méchants périront. Or, apprenez, mes bien-aimés, que devant Dieu un jour est comme mille ans, et mille ans comme un jour. Ainsi le Seigneur ne diffère point l’accomplissement de sa promesse, comme quelques-uns se l’imaginent, mais il vous attend avec patience, parce qu’il veut, non pas qu’aucun périsse, mais que tous se repentent et se convertissent. Or, le jour du Seigneur viendra comme un larron, et alors les cieux passeront avec un grand fracas, les éléments seront dissous par la violence du feu, et la terre sera consumée avec tous ses ouvrages. Puisque toutes choses doivent périr, Il vous convient d’attendre ce moment dans la sainteté et d’aller au devant du jour du Seigneur, alors que les cieux embrasés seront dissous, et que les éléments périront par le feu. Mais nous attendrons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre Où la justice régnera1 ». L’Apôtre ne dit rien ici de la résurrection des morts; mais il s’étend beaucoup sur la ruine du monde, et, parce qu’il dit du déluge, il semble nous avertir de la manière dont l’univers doit périr un jour. Il dit, en effet, que le monde, qui était alors, périt, non-seulement le globe de la terre, mais encore les cieux, c’est-à-dire les espaces-de l’air qui avaient été envahis par la crue des eaux. Il entend, en effet, par les cieux, ce lieu de l’air où souffle le vent, et seulement ce lieu, mais non les cieux supérieurs où sont placés le soleil, la lune et les étoiles. Ainsi toute cette région de l’air avait été changée par l’envahissement de l’eau, et elle périt ainsi, comme la terre avait péri avant elle par le déluge. « Mais, dit-il, les cieux et la terre d’à présent ont été rétablis par la même parole de Dieu, et sont réservés pour être brûlés par le feu, au jour du jugement, lorsque les méchants périront ». Ainsi le monde qui a été rétabli, c’est-à-dire ces cieux et cette terre,- mis à la place du monde qui avait été détruit par le déluge, sont destinés à périr par le feu, au jour du jugement, quand les méchants périront. Il déclare, sans hésiter, que les méchants périront à cause du grand-changement qui leur arrivera, bien que leur nature doive toujours demeurer au milieu des supplices éternels. On dira peut-être : Si le monde est embrasé après le jugement, où seront les saints lors de cet embrasement suprême, avant que Dieu ait remplacé le monde détruit par un ciel nouveau et une terre nouvelle? car, puisqu’ils auront des corps, il faut bien qu’ils soient quelque part. Nous pouvons répondre qu’ils seront dans les hautes régions où le- feu de l’embrasement n’atteindra pas, non plus qu’autrefois l’eau du déluge; leurs corps seront tels alors qu’ils pourront demeurer où il leur conviendra. Ils ne craindront pas même le feu de cet embrasement, étant immortels et incorruptibles; de même que les corps mortels et corruptibles des trois jeunes hommes purent vivre dans la fournaise ardente2, sans être atteints par le feu.