CHAPITRE XIX. ERREUR DE FAUSTE SUR CE POINT.
Fauste se trompe donc quand il affirme que le Seigneur Jésus a accompli certaines choses qui avaient été dites aux anciens justes avant la loi de Moïse, comme par exemple
« Tu ne tueras pas » : (précepte que le Christ est loin de rejeter, puisqu'il le confirme, en défendant la colère et toute parole injurieuse[^4] ) ; mais qu'il en a aboli d'autres, qui semblaient plus proprement appartenir à la loi des Hébreux, comme par exemple : « Oeil pour oeil, dent pour dent », qu'il semble avoir plutôt aboli que confirmé en disant :
« Et moi je vous dis de ne point résister aux mauvais traitements; mais si quelqu'un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui encore l'autre[^1] ». Car nous disons que ce que les Manichéens croient aboli par le Christ qui aurait établi des principes contraires, a été autrefois sagement institué pour le temps, et est maintenant, non aboli, mais accompli par le Christ.
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Ex. IX, 18; Matt. V, 21, 22.
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Ex. XXI, 24; Matt. V, 38, 39.