CHAPITRE XXI. IMPOSSIBILITÉ DE TOUT DIRE SUR CE SUJET.
En y mettant même toute la brièveté que j'ai mise à parcourir ces points, il serait trop long de toucher à tout : de dire, par exemple, pourquoi c'est la six cent et unième année de Noé, c'est-à-dire après les six cents ans achevés, que l'arche s'ouvre et que le mystère jusque là caché se révèle; pourquoi on dit que la terre se dessécha le vingt-septième jour du second mois[^3], comme si le baptême eût cessé d'être nécessaire, après le nombre de cinquante-sept jours (car le cinquante-septième jour est précisément le vingt-septième du second mois, nombre formé de l'union de l'esprit et du corps, et renfermant sept fois huit, plus un, à cause du lien de l'unité) ; pourquoi ceux qui étaient entrés séparés dans l'arche, en sortirent réunis; car il avait été dit que Noé entra dans l'arche, et ses fils, et sa femme et les femmes de ses fils[^4]: les hommes et les femmes mentionnés à part. En effet, tant que dure ce sacrement, la chair convoite contre l'esprit et l'esprit contre la chair[^1]. Or, Noé sort avec sa femme, ses fils, et les femmes de ses fils[^2], mentionnés tous ensemble, hommes et femmes; parce que, à la fin des siècles et à la résurrection des justes, le corps sera uni à l'esprit dans une paix entière et parfaite, à l'abri de tous les besoins de la mortalité et des résistances de la convoitise. C'est pourquoi, bien qu'il soit entré dans l'arche des animaux mondes et immondes ; au sortir de l'arche, on n'offre en sacrifice à Dieu que des animaux mondes[^5].
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Gen. VIII, 13, 14.
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Id. VII, 7.
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Gal. V, 17.
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Gen. VIII, 18.
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Ib. 20.