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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De spiritu et littera De l'esprit et de la lettre
CHAPITRE XIII. LA LOI DES ŒUVRES ET LA LOI DE LA FOI.

22.

Je formulerai donc en quelques mots la différence que nous cherchons. La voici La loi dès œuvres commande en menaçant, et !a loi de la foi obtient pour celui qui croit l'accomplissement de ce qu'elle commande. La première dit : « Vous ne convoiterez pas1 », la seconde nous tient ce langage « Comme je savais que personne ne peut être continent si Dieu ne lui en fait la grâce, et comme c'est une preuve de sagesse de savoir de qui nous vient ce don, je me suis approché du Seigneur et je l'ai prié2 ». C'est là cette sagesse que nous appelons la piété, et par laquelle nous honorons le Père des lumières, de qui nous vient tout don parfait et excellent3. Ce sacrifice de louange et d'action de grâces est d'autant plus agréable à Dieu, que celui qui le rend se glorifie non pas en lui-même, mais dans le Seigneur4.

Ainsi donc, en vertu de la loi des oeuvres Dieu nous dit : Faites ce que je vous commande ; et par la loi de la foi, nous disons à Dieu : Donnez-nous de faire ce que vous commandez. La loi ordonne afin d'avertir de ce que doit faire la foi, ou, en d'autres termes, afin d'apprendre à son sujet ce qu'il doit demander s'il ne peut immédiatement l'accomplir; et supposé qu'il le puisse et qu'en effet il l'accomplisse, il doit savoir de qui il tient cette possibilité. Ecoutons en effet cet ardent prédicateur de la grâce : « Nous n'avons pas reçu l'esprit de ce monde, mais l'Esprit de Dieu, afin que nous sachions ce qui nous a été donné par Dieu5 ». Quel est donc l'esprit de ce monde, si ce n'est l'esprit d'orgueil? Cet esprit a rendu insensé et aveugle le coeur de ceux qui, connaissant Dieu, ne l'ont pas glorifié comme Dieu en lui rendant grâces. C'est encore ce même esprit qui trompe ceux qui, ignorant la justice de Dieu et voulant constituer leur propre justice, ne se sont pas soumis à la justice de Dieu.

Celui-là donc me semble le fils de la foi, qui sait de qui espérer ce qu'il n'a pas encore, bien plutôt que celui qui s'attribue à lui-même ce qu'il croit posséder; ce qui n'empêche pas que l'état que nous devons préférer c'est l'état de celui qui possède et qui sait par la munificence de qui il possède,pourvu toute. fois qu'il ne s'attribue point une perfection qui n'est pas de ce monde ; car autrement il imiterait ce pharisien qui, tout en rendant grâces à Dieu de ce qu'il avait, ne demandait plus rien pour lui-même, comme s'il n'avait eu besoin de rien pour accroître et perfectionner sa justice6. Après ces considérations, proportionnées aux forces qu'il a plu à Dieu de nous départir, nous sommes en droit de conclure que l'homme est justifié, non point par les préceptes d'une vie sage, mais par la foi de Jésus-Christ, c'est-à-dire non point par la loi des oeuvres, ruais par la loi de la foi; non point par la lettre, mais par l'esprit; non point par le mérite de ses actions, ruais par la grâce gratuite.


  1. Exode, XX, 17.  ↩

  2. Sag. VIII, 21.  ↩

  3. Jacq. I, 17.  ↩

  4. II Cor. X, 17. ↩

  5. I Cor. II, 14.  ↩

  6. Luc, XVIII, 11, 12. ↩

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