39.
Le Prophète dont nous étudions le témoignage n'omet pas d'énoncer que c'est dans la connaissance de Dieu que se trouve la récompense, la fin, la perfection de notre félicité, le résumé de la vie heureuse et éternelle. Après avoir dit: « Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple », il ajoute aussitôt . « Et nul d'entre eux n'aura plus besoin d'en soigner son prochain et son frère, en disant : Connaissez le Seigneur, parce que tous me connaîtront depuis le plus petit jusqu'au plus grand ». Nous sommes assurément aujourd'hui sous le règne du Nouveau Testament dont le Prophète nous a fait la promesse par les paroles que j'ai rapportées; pourquoi donc chacun dit-il encore à son prochain et à son frère : « Connaissez le Seigneur? » N'est-ce pas le dire, en effet, que de prêcher l'Evangile, et toute la prédication ne se résume-t-elle pas dans cette parole? Si l'Apôtre des Gentils se dit docteur, n'est-ce point parce qu'il voit se réaliser ceci, dont il parle. « Comment invoqueront-ils le Seigneur, s'ils ne croient point en lui? et comment croiront-ils en lui, s'ils n'en ont point entendu parler? et comment en entendront-ils parler, si personne ne leur prêche1 ? » Maintenant donc que cette prédication se fait en tous lieux, comment peut-on affirmer que nous sommes sous le règne du Nouveau Testament dont le Prophète a dit : « Nul d'entre eux n'aura plus besoin d'enseigner son prochain et son frère en disant : Connaissez le Seigneur, parce que tous me connaîtront depuis le plus petit jusqu'au plus grand? »
La réponse est facile; le Prophète nous parle ici de la récompense éternelle du Nouveau Testament, c'est-à-dire de la contemplation bienheureuse de Dieu que nous verrons face à face.
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Rom. X, 14. ↩