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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De spiritu et littera De l'esprit et de la lettre
CHAPITRE XXIX. LA JUSTICE EST UN DON DE DIEU.

50.

Que personne ne se glorifie de ce qu'il possède comme s'il ne l'avait point reçu1; et même, qu'il se garde bien de croire qu'il n'a reçu d'autre grâce que celle de lire ou d'entendre la lettre extérieure de la loi. En effet, « si la justice nous vient par la loi, c'est en vain que Jésus-Christ est mort2 ». Or, si ce n'est pas en vain que Jésus-Christ est mort, qu'il est monté au ciel, qu'il a conduit notre captivité captive, et qu'il a départi ses dons aux hommes3 , c'est de lui seul que nous tenons ce que nous possédons. Quiconque rejette cette conclusion, prouve, ou bien qu'il n'a rien, ou bien que ce qu'il possède lui sera enlevé4. Car il n'y a qu'un seul Dieu qui justifie par la foi les circoncis, et qui, par la même foi, justifie les incirconcis5. Dans ces deux cas, la justification s'opère donc absolument par le même moyen. Dans un autre passage, parlant des Gentils, c'est-à-dire des incirconcis; l'Apôtre disait: « L'Ecriture prévoyant que Dieu justifie les Gentils par la foi6 ». Parlant de la circoncision, à laquelle il appartenait, le même Apôtre s'exprimait en ces termes: « Nous sommes Juifs par notre a naissance, et non du nombre des Gentils, qui sont des pécheurs. Cependant, sachant que l'homme n'est point justifié par les oeuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ, nous avons nous-mêmes cru en Jésus-Christ7».

Ainsi donc, l'incirconcis est justifié par la foi,comme le circoncis, pourvu, toutefois, que le circoncis conserve la justice de la foi. C'est ainsi que « les Gentils qui ne cherchaient point la justice ont embrassé la justice, cette justice qui vient de la foi », en la demandant à Dieu et en se gardant bien de se l'attribuer à eux-mêmes. «Israël, au contraire, cherchait la loi de la justice, mais il n'est point parvenu à la loi de la justice. Pourquoi? Parce qu'il ne l'a point recherchée par la foi, mais par les œuvres de la loi8», c'est-à-dire que les Juifs pensaient se procurer par eux-mêmes cette justice, et refusaient de croire que c'est Dieu qui l'opère en nous. « Car c'est Dieu qui opère en nous, selon son gré, la volonté et l'action9 ». C'est ainsi « qu'ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement10 ». Si nous voulons saisir la pensée de l'Apôtre dans ces paroles : « Ils ont recherché la justice non point par la foi, mais par les œuvres de la loi », écoutons ces autres paroles dont l'évidence ne peut que nous frapper: « Ne connaissant pas la justice qui vient de Dieu, et s'efforçant d'établir leur propre justice, ils ne se sont point soumis à la justice de Dieu. Car Jésus-Christ est la fin de la loi pour justifier tous ceux qui croiront en lui11». Et nous feignons encore de ne pas connaître les œuvres de la loi, par lesquelles l'homme ne saurait être justifié s'il les regarde comme siennes, à l'exclusion de tout secours et de toute grâce de Dieu nous venant par la foi en Jésus-Christ ? Et ces oeuvres de la loi, nous soupçonnerions qu'elles désignent uniquement la circoncision et autres cérémonies du même genre, parce que nous trouvons quelquefois ces rites sacramentaux désignés sous ce nom? Pourtant il est clair que ce n'était pas sur la circoncision que les Juifs voulaient fonder leur propre justice , puisqu'elle n'avait été établie que sur un ordre formel du Seigneur. Il ne peut davantage être ici question de ces oeuvres à l'occasion desquelles le Sauveur leur adressait ce reproche : « Vous rejetez le précepte de Dieu, afin d'établir vos propres traditions12 ». L'Apôtre dit également : « Israël cherchait la loi de la justice, et il n'y est point parvenu » ; il ne dit pas qu'il cherchait ses traditions. La seule conclusion que l'on puisse tirer, c'est que les Juifs s'attribuaient exclusivement à eux-mêmes l'accomplissement de ce précepte : « Vous ne convoiterez pas », ainsi que de tous les autres préceptes également saints et salutaires. Ils ne voulaient pas reconnaître que l'homme ne peut accomplir ces préceptes qu'autant que Dieu opère en lui parla foi de Jésus-Christ, qui est la fin de la loi pour justifier tous ceux qui croiront en lui. C'est-à-dire que par l'action du Saint-Esprit nous sommes incorporés à Jésus-Christ, nous devenons ses membres, et à l'aide de son secours intérieur, nous pouvons opérer la justice. C'est en parlant de ces oeuvres que le Sauveur a dit lui-même : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire13 ».


  1. I Cor. IV, 7.  ↩

  2. Gal. II, 21.  ↩

  3. Ps. LXVII, 19; Ephés. IV, 8.  ↩

  4. Luc, VIII, 18 ; XIX, 26.  ↩

  5. Rom. III, 30. ↩

  6. Gal. III. 8.  ↩

  7. Id. II, 15, 16.  ↩

  8. Rom. IX, 30, 31.  ↩

  9. Philip. II, 13.  ↩

  10. Rom. IX, 34.  ↩

  11. Id. X, 3, 4. ↩

  12. Matth. XV, 3; Marc, VII, 9.  ↩

  13. Jean, XV, 5.  ↩

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De l'esprit et de la lettre

Inhaltsangabe
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  • DE L'ESPRIT ET DE LA LETTRE
    • CHAPITRE PREMIER. UNE CHOSE PEUT ÊTRE POSSIBLE, LORS MÊME QU'ELLE SERAIT SANS EXEMPLE.
    • CHAPITRE II. UN PLUS GRAND DANGER, C'EST CELUI DE NIER LA NÉCESSITÉ DE LA GRÂCE.
    • CHAPITRE III. LA GRACE VÉRITABLE EST UN DON DU SAINT-ESPRIT.
    • CHAPITRE IV. LA LOI, SANS L'ESPRIT VIVIFIANT EST UNE LETTRE MORTE.
    • CHAPITRE V. QUELLE EST ICI LA VÉRITABLE QUESTION.
    • CHAPITRE VI. ABONDANCE DU PÉCHÉ PAR LA LOI.
    • CHAPITRE VII. DE QUELLE SOURCE DÉCOULENT LES BONNES OEUVRES.
    • CHAPITRE VIII. OBSERVATION DE LA LOI. — DE QUOI LES JUIFS PEUVENT SE GLORIFIER.
    • CHAPITRE IX. LA JUSTICE DE DIEU MANIFESTÉE PAR LA LOI ET LES PROPHÈTES.
    • CHAPITRE X. DANS QUEL SENS LA LOI N'EST-ELLE PAS ÉTABLIE POUR LE JUSTE.
    • CHAPITRE XI. LA PIÉTÉ N'EST QUE LA VÉRITABLE SAGESSE.
    • CHAPITRE XII. LA CONNAISSANCE DE DIEU PAR LES CRÉATURES.
    • CHAPITRE XIII. LA LOI DES ŒUVRES ET LA LOI DE LA FOI.
    • CHAPITRE XIV. LE DÉCALOGUE TUE ÉGALEMENT QUAND LA GRACE FAIT DÉFAUT.
    • CHAPITRE XV. LA GRÂCE CACHÉE DANS L'ANCIEN TESTAMENT, SE RÉVÈLE DANS LE NOUVEAU.
    • CHAPITRE XVI. POURQUOI LE SAINT-ESPRIT EST APPELÉ LE DOIGT DE DIEU.
    • CHAPITRE XVII. COMPARAISON DE LA LOI MOSAÏQUE ET DE LA LOI NOUVELLE.
    • CHAPITRE XVIII. LA LOI ANCIENNE ENGENDRE LA MORT, ET LA LOI NOUVELLE, LA JUSTICE.
    • CHAPITRE XIX. LA FOI CHRÉTIENNE NOUS VIENT PAR LE SECOURS DE LA ORACE.
    • CHAPITRE XX. LA LOI ANCIENNE. LA LOI NOUVELLE.
    • CHAPITRE XXI. LA LOI ÉCRITE DANS LES COEURS.
    • CHAPITRE XXII. LA RÉCOMPENSE ÉTERNELLE.
    • CHAPITRE XXIII. NOTRE RENOUVELLEMENT ACTUEL COMPARÉ A LA PERFECTION DE LA VIE FUTURE.
    • CHAPITRE XXIV. LA RÉCOMPENSE PROPRE AU NOUVEAU TESTAMENT PRÉDITE PAR LE PROPHÈTE.
    • CHAPITRE XXV. DIFFÉRENCE ENTRE L'ANCIEN ET LE NOUVEAU TESTAMENT
    • CHAPITRE XXVI. DANS QUEL SENS EST-IL DIT QUE LES NATIONS ACCOMPLISSENT NATURELLEMENT LA LOI ÉCRITE DANS LEURS COEURS.
    • CHAPITRE XXVII. LA LOI ACCOMPLIE NATURELLEMENT, C'EST-A-DIRE SELON LA NATURE RÉPARÉE PAR LA GRACE.
    • CHAPITRE XXVIII. L'IMAGE DE DIEU N'EST PAS ENTIÉREMENT DÉTRUITE DANS LES INFIDÉLES.
    • CHAPITRE XXIX. LA JUSTICE EST UN DON DE DIEU.
      • 50.
      • 51.
    • CHAPITRE XXX. LA GRACE DÉTRUIT-ELLE LE LIBRE ARBITRE?
    • CHAPITRE XXXI. LA FOI EST-ELLE EN NOTRE POUVOIR ?
    • CHAPITRE XXXII. QUELLE FOI MÉRITE DES ÉLOGES.
    • CHAPITRE XXXIII. D'OU NOUS VIENT LA VOLONTÉ DE CROIRE.
    • CHAPITRE XXXIV. LA VOLONTÉ DE CROIRE NOUS VIENT DE DIEU.
    • CHAPITRE XXXV. CONCLUSION DE CET OUVRAGE.
    • CHAPITRE XXXVI. QUAND LE PRÉCEPTE DE LA CHARITÉ SERA-T-IL PARFAITEMENT ACCOMPLI ? PÉCHÉS D'IGNORANCE.

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