• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra duas epistulas Pelagianorum Réfutation de deux lettres des Pélagiens
LIVRE TROISIÈME. LA LOI, LE BAPTÊME, LES JUSTES, LA VIE FUTURE.
CHAPITRE III. LES PÉLAGIENS NOUS CALOMNIENT SUR L'EFFET DU BAPTÊME.

4.

A les en croire, nous enseignerions que «le baptême ne fait pas de nous des hommes nouveaux, c'est-à-dire qu'il ne donne pas la rémission pleine et entière des péchés, et qu'ainsi nous devenons en partie les enfants de Dieu, tandis que nous restons en partie les enfants du siècle, c'est-à-dire du démon ». Ils mentent, ils trompent, ils calomnient; car ce n'est pas là ce que nous enseignons. En effet, tous les hommes qui sont enfants du démon, sont également enfants du siècle, tandis que tous les enfants du siècle ne sont pas par là même les enfants du démon. Loin de nous la pensée de regarder comme enfants du démon les saints patriarcales Abraham, Isaac et Jacob, et autres illustres personnages de l'Ancien comme du Nouveau Testament qui engendraient ou qui engendrent dans les liens sacrés du mariage. Ils ne sont pas les enfants du démon, et cependant nous ne pouvons contredire cette parole : «Les enfants de ce siècle embrassent le mariage et y engagent leurs enfants[^1] ». Il est donc des hommes qui sont enfants de ce siècle, sans être les enfants du démon. C'est le démon qui est l'auteur et le prince de tous les péchés; mais on ne saurait dire qu'un péché, quel qu'il soit, fasse du coupable un enfant du démon. Même les enfants de Dieu pèchent, car s'ils disent qu'ils sont sans péché, ils se trompent, et la vérité n'est pas en eux1. S'ils pèchent, c'est parce qu'ils sont encore enfants de ce siècle; mais ce n'est pas en tant qu'ils sont enfants de Dieu qu'ils pèchent, car quiconque est né de Dieu ne pèche pas2. Ce qui rend à proprement parler les hommes enfants du démon, c'est l'infidélité qui est appelée le péché par excellence,comme s'il était le seul, quoiqu'il ne soit pas dit quel péché il est. Quand on se sert de ces mots : L'Apôtre, on ne précise pas de quel apôtre on parle, et cependant il est entendu qu'on parle de saint Paul, parce qu'il est l'auteur du plus grand nombre des épîtres, et qu'il a plus travaillé que les autres3. Quand donc le Seigneur dit du Saint-Esprit qu' « il convaincra le monde de péché », il entend parler du péché d'infidélité. Il le prouve clairement par l'explication qu'il en donne : « Du péché, parce qu'ils n'ont pas cru en moi4 ». Tel est aussi le sens de ces paroles : « Si je n'étais pas venu, si je ne leur avais pas parlé, ils seraient sans péché5 ». Est-ce à dire qu'auparavant ils étaient sans péché? Non assurément, il s'agit seulement ici du péché d'incrédulité, qu'ils poussèrent jusqu'à refuser de croire au Sauveur, quoiqu'il leur parlât en personne; ils prouvaient ainsi qu'ils appartenaient à celui dont l'Apôtre a dit : « Selon le prince des puissances de l'air, cet esprit qui exerce maintenant son pouvoir sur les enfants de l'incrédulité6 ». Ceux donc qui n'ont pas la foi sont réellement les enfants du démon, car ils n'ont pas les dispositions intérieures qui obtiennent le pardon des fautes dues à la faiblesse, à l'ignorance, ou même à un mouvement coupable de la volonté. Quant aux enfants de Dieu, nous avons rappelé que s'ils se disent sans péché, ils se trompent eux-mêmes, et la vérité n'est point en eux; qu'ils confessent donc leurs péchés, ce que les enfants du démon ne font pas ou du moins avec cette foi qui est le caractère propre des enfants de Dieu ; et quand ils confessent ainsi leurs péchés, qu'ils n'oublient pas que Dieu est juste et fidèle pour les leur remettre et pour les purifier de toute iniquité[^8]. Si nous voulons que cette vérité nous apparaisse mieux encore- dans toute son évidence, écoutons le Sauveur lui-même s'adressant aux enfants de Dieu : «Si vous qui êtes méchants vous savez faire du bien à vos enfants, combien plus votre Père qui est au ciel fera-t-il du bien à ceux qui l'implorent7? » Si ses auditeurs n'eussent pas été les enfants de Dieu, se serait-il servi de ces expressions : «Votre Père qui est au ciel? » Et cependant il affirme qu'ils sont méchants et qu'ils savent faire du bien à leurs enfants. Seraient-ils donc méchants par cela même qu'ils seraient les enfants de Dieu? Non, assurément; s'ils sont méchants, c'est parce qu'ils sont encore les enfants de ce siècle, quoique devenus les enfants de Dieu par le sceau et le gage du Saint-Esprit.

  1. Luc, XX, 34.
  1. I Jean, I, 8, 9.

  1. I Jean, I, 8. ↩

  2. Id. III, 9. ↩

  3. I Cor. XV, 10. ↩

  4. Jean, XVI, 8, 9. ↩

  5. Id. XV, 22. ↩

  6. Eph. II, 2. ↩

  7. Matt. VII, 11. ↩

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Download
  • docxDOCX (139.72 kB)
  • epubEPUB (129.70 kB)
  • pdfPDF (472.07 kB)
  • rtfRTF (438.02 kB)
Traductions de cette œuvre
Réfutation de deux lettres des Pélagiens

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité