XV.
Certes, c’est une chose sublime et admirable que de prophétiser, chasser les démons, opérer des prodiges; et pourtant le dépositaire de tous ces pouvoirs ne peut arriver au royaume céleste qu’autant qu’il suit le chemin de la vérité et de la justice. Le Maître nous en avertit lui-même : Plusieurs diront en ce jour : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé, n’avons-nous pas chassé les démons, n’avons-nous pas fait de grands prodiges en votre nom? et je leur dirai : Je ne vous connais pas; éloignez-vous de moi, hommes d’iniquité (Matt., VII.). C’est par la justice qu’on peut fléchir la justice de Dieu; c’est en obéissant à ses préceptes que nous pouvons obtenir la récompense due à nos mérites.
Le Seigneur établit en deux mots, dans l’Évangile, les fondements de notre espérance et de notre foi : Votre Dieu, dit-il, est un Dieu unique. Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur, de tout votre esprit et de toutes vos forces c’est là le premier commandement. Le second commandement est semblable au premier : Vous aimerez votre prochain comme vous-même. Dans ces deux commandements se trouvent toute la loi et les prophètes (Marc, XII). En renfermant dans deux préceptes les prophètes et la loi, le Seigneur nous recommande l’unité et la charité. L’unité et la charité! ils s’en occupent bien ces fauteurs de discordes qui. emportés par une haine aveugle, scindent l’Église, détruisent la foi, troublent la paix, ruinent la charité, profanent nos mystères. (133)
