XXII.
Le Seigneur choisit Judas et le plaça parmi ses apôtres, et cependant Judas trahit son maître; niais la fidélité et, la fermeté des apôtres ne furent pas ébranlées parce que le traître s’éloigna de leur société. Il en est de même parmi nous: la sainteté et la dignité des confesseurs restent les mêmes, malgré la défection de quelques-uns. L’apôtre saint Paul va au-devant de cette objection : Quelques-uns d’entr’eux, dit-il, firent défection; est-ce que leur infidélité anéantit la foi en Dieu? non. Dieu est la vérité même et tout homme est menteur (Rom., III.). Une partie des confesseurs, et c’est la meilleure et la (143) plus nombreuse, demeure ferme dans sa croyance, ferme dans la loi et dans les préceptes du Seigneur. Certes, ils ne s’éloignent pas de l’Église ceux qui se souviennent qu’ils y ont reçu la grâce par la miséricorde de Dieu. Ils se séparent de ceux qui confessèrent autrefois avec eux le nom de Jésus-Christ, et leur foi n’en est que plus glorieuse. Ils évitent la contagion du crime, pour jouir des purs reflets de la lumière évangélique, et ils ont d’autant plus de mérite à conserver la paix du Christ qu’ils sont sortis vainqueurs de leurs combats avec le démon.
