III.
Que personne, mes frères bien-aimés, ne cherche à diminuer la gloire de ceux qui sont restés fidèles. Un jour avait été fixé pour renier Jésus-Christ; ce jour passé, quiconque ne s’est pas rangé parmi les apostats, doit être compté parmi les confesseurs. Le premier degré de la victoire consiste à confesser le Seigneur, quand on tombe entre les mains des Gentils; le second consiste à se retirer prudemment et à se conserver pour Dieu. La première confession est publique, la seconde secrète. La première remporte la victoire sur un juge de la terre; la seconde, contente d’avoir Dieu seul pour juge, conserve scrupuleusement la pureté de l’âme. D’un côté, je vois plus de courage, de l’autre plus de prudence, mais aussi plus de sécurité. L’un, quand sonne l’heure suprême, est déjà mûr pour le Ciel; l’autre diffère son sacrifice; mais, ne vous y trompez pas, s’il quitte son patrimoine pour ne pas trahir son Dieu, il le confessera, lui aussi, s’il tombe entre les mains des bourreaux.
