11. Comment on distingue la bonne tristesse de la mauvaise.
La tristesse sainte qui produit une pénitence efficace est soumise, affable, humble, douce et patiente, parce qu'elle vient de l'amour de Dieu, comme de sa source. Le désir de la perfection fait que l'âme accepte avec empressement les souffrances du corps, et qu'elle s'excite sans cesse à la contrition du coeur. Elle est heureuse cependant et se nourrit de ses espérances. Elle conserve toujours l'onction de la douceur et de la bonté, parce qu'elle possède tous ces fruits de l'Esprit-Saint dont parle l'Apôtre : « Le fruit de l'esprit est la charité, la joie, l'humanité, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la continence. » (Gal., V , 22.) L'autre tristesse, au contraire, est aigre , impatiente, dure, pleine de rancune et d'inutiles chagrins. Elle porte au désespoir celui dont elle s'empare et l'empêche de profiter de la douleur. Elle perd la raison, et non-seulement elle nous prive du secours de la prière, mais elle détruit tous les fruits spirituels que nous devions en attendre.