La tristesse et l'acédie.
Cassien explique par une comparaison l'état d'une âme qui est dans ce vice.
Depuis qu'un vêtement est une fois mangé de vers, il n'est plus d'aucun prix, et ne peut plus servir à aucun usage; lors même qu'un bois est pourri, il n'est plus bon pour les édifices quelque pauvres qu'ils puissent être, et ne mérite plus que le feu.
Ainsi lorsqu'une âme se laisse consumer par la tristesse, elle sera entièrement inutile à ce vêtement du grand-prêtre, qui, selon le saint prophète David, reçoit d'abord l'huile précieuse du Saint-Esprit qui, descendant du chef coule premièrement sur la barbe d'Aaron, et se répand ensuite jusqu'au bord de son vêtement.
Elle ne pourra pas de même avoir place dans l'édifice ni dans les ornements de ce temple spirituel dont saint Paul comme un sage arah teste a posé le fondement : « Vous êtes, dit-il, le temple de Dieu, et l'Esprit de Dieu habite en vous. » Et l'épouse décrit dans le Cantique quels sont les bois dont il est construit. « Nos poutres, dit-elle, sont de cyprès, et les pignons de nos maisons sont de cèdre », où l'on voit que pour bâtir ce temple divin on choisit particulièrement ces deux différentes sortes de bois parce qu'ils rendent une bonne odeur et qu'ils sont incorruptibles.