Réflexions de Cassien.
L'habit monastique a son symbolisme, que Cassien, Dorothée et Climaque interprètent chacun à sa façon. Pour Cassien la ceinture des prophètes de l'Ancien Testament marquait la chasteté qui devait fleurir dans le Nouveau1.
Ayant résolu, avec le secours de Dieu, de traiter ici de la règle et des instituts des monastères, nous ne pouvons mieux commencer cet ouvrage qu'en parlant d'abord de l'habit et des vêtements des anachorètes, afin qu'après avoir montré quel est l'habit extérieur dont se servent ces saints hommes, nous puissions ensuite découvrir plus facilement le culte intérieur qu'ils rendent à Dieu dans le secret de leurs cellules.
Il faut donc qu'un religieux, comme étant le soldat de Jésus-Christ toujours préparé au combat, ait continuellement les reins ceints. L'Écriture nous fait voir que ceux qui dans l'Ancien Testament ont jeté les premiers fondements de cette profession sainte, comme Élie et Élisée, ont porté une ceinture. Nous voyons ensuite que les princes et les premiers auteurs de la loi nouvelle, saint Jean, saint Pierre, saint Paul et les autres saints semblables en ont porté durant leur vie. Élie est le premier que j'ai nommé et qui dans le Vieux Testament marquait par avance l'état de la chasteté et de la continence qui devait fleurir dans le nouveau. (Inst., i, 1. P. L., 49, 59.)
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Les prières que le prêtre récite avant la messe en grenant les vêtements sacerdotaux sont inspirées par le même symbolisme. ↩