Les Péchés capitaux.
Bien des âmes se perdent parce qu’elles n'imaginent pas le développement que peuvent prendre les germes de mal qu'elles portent en elles.
Aussi les maîtres spirituels doivent-ils parler à fond des principaux vices. Enumération des péchés capitaux.
Il y avait dans cette sainte assemblée de vieillards un grand homme nommé Sérapion1, illustre entre tous les autres par le don de discrétion. Nous le vîmes aussi. Après que nous lui eûmes fait beaucoup d'instances pour l'engager à nous parler des principaux vices qui nous attaquent, et à nous en découvrir la source et le principe, il commença de la sorte.
Il y a, dit-il, huit péchés capitaux auxquels tous les hommes sont exposés. Le premier est la gourmandise, le second la fornication, le troisième l'avarice, le quatrième la colère, le cinquième la tristesse, le sixième l'acédie, c'est-à-dire l'ennui et le dégoût, le septième la vaine gloire et le huitième l'orgueil.
Tous ces vices, continua-t-il, se peuvent réduire en deux genres; car les uns sont plus naturels, comme la gourmandise, et les autres sont en quelque sorte contre la nature, comme l'avarice. On peut aussi distinguer quatre manières en lesquelles ils se forment dans nous ; les uns ne peuvent s'accomplir sans l'action extérieure du corps, comme la gourmandise et la fornication, les autres au contraire n'en ont pas besoin, comme l'orgueil et la vaine gloire. Quelques-uns sont excités en nous par des causes extérieures, comme l'avarice et la colère, et les autres naissent des troubles et des mouvements intérieurs, comme la négligence et la tristesse. (Coll., V, 1, 2, 3. P. L., 49, 610.)
-
Ce nom égyptien a été porté par plusieurs moines et saints personnages. Le Sérapion de la 5e conférence ne parait pas être celui dont parle Panade et Ruffin. Il y a eu aussi le grand Sérapion de Nitrie, Sérapion le sindonite, Sérapion l'anthropomorphiste, de la 10e conférence. ↩