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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE VIII. CONTEMPLATION
III. — L'art de prier.

Oraison et détachement, influence réciproque.

Si l'on veut développer l'aptitude à monter, qu'on veille à ne pas souiller la pureté de l'âme par des paroles inconsidérées!

Non seulement aux temps fixés pour la prière, mais dans tout le cours de la journée, on préservera cette pureté de l'âme par l'éloignement de tout ce qui ne mène pas à Dieu.

Le détachement dispose à l'oraison, de l'oraison naît le détachement: ces relations entre la pratique de la vertu et la facilité à prier sont rappelées fréquemment et avec Insistance, c'est l'exhortation à la prière continuelle, reçue dès la première conférence de Cassien.

Je crois, répondit le saint vieillard Isaac, qu'il est impossible de bien comprendre toutes les différentes sortes d'oraisons sans une grande pureté du coeur, et sans une assistance particulière de la grâce et de la lumière du Saint-Esprit. La prière est aussi diversifiée dans ses espèces, qu'une âme, ou pour mieux dire, toutes les âmes ensemble le sont dans leurs dispositions et dans leurs états. Ainsi quoique nous reconnaissions franchement que notre esprit soit trop grossier pour voir et pour distinguer nettement toutes ces différences, néanmoins je ne refuse pas d'essayer de vous les expliquer, autant que le peu d'expérience que j'ai de ces choses, le pourra permettre. Car la prière, pour le dire ainsi, se transforme dans tous les états de l'âme. Elle se proportionne au degré de pureté dans lequel nous nous sommes élevés, et aux dispositions différentes dans lesquelles les divers accidents de la vie, ou notre attention particulière à Dieu nous peut mettre.

C'est pourquoi il est certain qu'une même personne ne peut former toujours des prières semblables et uniformes. On prie autrement lorsqu'on est dans la joie, ou lorsqu'on est dans une tristesse et dans un accablement qui nous fait perdre toute l'espérance. On prie autrement lorsque tout nous réussit heureusement dans la piété, ou lorsqu'on est attaqué par des tentations très violentes, lorsqu'on demande à Dieu le pardon de ses péchés, nu lorsqu'on le prie de nous redoubler ses grâces, de nous accorder quelque vertu, ou de nous délivrer de quelque vice, lorsqu'on pense à l'enfer et à la terreur du dernier jugement, ou lorsqu'on s'anime par l'espérance des biens éternels ou par le désir de les posséder, lorsque nous nous trouvons dans quelques dangers, et que nous sommes réduits à quelques extrémités, ou lorsque nous sommes dans la paix et dans l'assurance, enfin lorsque Dieu nous révèle ses saints mystères, ou lorsqu'il nous laisse dans la stérilité et dans une sécheresse de pensées, aussi bien que de vertus. (Coll., IX, 8. P. L., 49, 779.)

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Un autre saint vieillard disait : « Comme nous ne pouvons voir notre visage dans l'eau trouble, ainsi notre âme ne peut contempler Dieu dans la prière, si elle ne se purifie auparavant de toutes les pensées vaines qui la remplissent de nuages. » (Pélage, XII, 13. P. L., 73, 942.)

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Il arrive souvent qu'une personne qui a reçu de Dieu le don d'une parfaite oraison et qui en a goûté les grâces et les douceurs, souille la pureté de son âme par une parole inconsidérée et qu'ensuite, elle ne trouve plus dans ses prières ce qu'elle y cherche et ce qu'elle avait accoutumé d'y trouver auparavant. (Clim., XXVIII, 54. P. G., 88, 1138.)

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Puisque vous désirez d'être encore instruit, dit l'abbé Isaac, je veux bien vous redire en peu de mots ce que je crois le plus sûr pour arrêter l'égarement de notre coeur. On peut remarquer pour cela trois choses principales : la veille, la méditation et la prière. L'assiduité et l'application continuelle à ces trois exercices établissent bientôt notre esprit dans une fermeté immobile et inébranlable.

Il y faut néanmoins joindre le travail des mains qui soit continuel, en ne le destinant pas à notre avarice particulière, mais aux sacrés usages qu'en doit faire le Monastère, afin que retranchant ainsi tous les soins de cette vie, nous rappelions toute notre intention à l'accomplissement de cette parole de saint Paul : « Priez sans relâche. » Car celui qui ne prie que lorsqu'il est à genoux prie bien peu; mais celui qui lors même qu'il prie se laisse emporter aux égarements et aux distractions de son coeur, ne prie point du tout. C'est pourquoi avant même que de prier, nous devons tâcher d'être dans la même disposition où nous souhaitons que Dieu nous trouve lorsque nous prions. Car il faut nécessairement que l'état où est l'esprit avant qu'il prie, passe et continue encore dans sa prière, et qu'il y trouve selon qu'il était disposé auparavant, ou des pensées basses qui le portent vers la terre, ou des pensées saintes qui l'élèvent vars le ciel. (Coll., X, 14. P. L., 49, 842.)

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