Arsène.
Un frère étant venu à Scété à la cellule de saint Arsène et regardant par la fenêtre vit le saint vieillard comme tout en feu. C'était en vérité un frère digne de voir les merveilles de Dieu. Il frappa ensuite à la porte et Arsène étant sorti et le voyant tout étonné, il lui demanda s'il y avait longtemps qu'il frappait et s'il avait vu quelque chose, il lui répondit que non. Arsène s'entretint quelque temps avec lui et le renvoya. (Apoph., Arsène, 23. P. G., 65, 95.)
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L'abbé Daniel rapportait de saint Arsène que le soleil se couchant les samedis derrière lui, lorsqu'il était en oraison les mains étendues vers le ciel, il ne cessait point de prier en cette posture, jusqu'à ce que cet astre venant le lendemain à se lever, lui frappât les yeux. (Apoph., Arsène, 30. P. G., 65, 98.)
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Il passait ordinairement les autres nuits sans dormir et lorsque le jour s'approchait, comme il voulait se reposer un peu pour satisfaire à la nature, il disait au sommeil : « Viens ici, mauvais serviteur. » Puis il fermait les yeux et ayant comme à la dérobée un peu dormi tout assis, il se levait incontinent. (Apoph., Arsène, 14. P. G., 65, 91.)
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Tout le temps de sa vie Arsène, tandis qu'il était assis à son travail avait un linge à sa portée pour sécher les larmes qui coulaient de ses yeux.
A la nouvelle de sa mort, l'abbé Poemen dit : « Heureux abbé Arsène! tu t'es pleuré toi-même en ce monde; car celui qui ne pleure pas en ce monde sur ses péchés, pleure dans l'autre éternellement. » (Apoph., Arsène, 41. P. G., 65, 106.)